Cinéma

Inséparables

Mika, un petit escroc, a fait un rapide tour en prison, où il a fait la connaissance de “Poutine”, un détenu cinglé et imprévisible. Sitôt sa peine purgée, il décide de repartir à zéro et de refaire sa vie. Alors qu’il s’apprête à épouser la fille d’un riche homme d’affaires, son passé le rattrape : Poutine débarque sans prévenir ! Mika va vite réaliser qu’on ne se débarrasse pas aisément d’un tel boulet… 

Pour une rentrée en douceur, disons sans prise de tête, mais toutefois allègre, adieu nuits blanches ou grasses matinées, quoi de plus adéquat qu’une petite comédie bien déjantée. Fini les vacances, alors plutôt que de faire la gueule (ça accentue les rides) autant faire travailler nos zygomatiques (c’est bon pour le moral). Cependant, hormis les raisons (bonnes) citées en préambule, il y en a une plus perso qui est la présence d’Alban Ivanov en haut de l’affiche. Humoriste et acteur talentueux, il excelle dans les personnages de bougons au grand cœur ou de gros lourdingues ingérables. J’adore ce comédien. J’ai en mémoire son rôle de serveur dans Le Sens de la fête d’Eric Toledano et Olivier Nakache qui m’a fait mourir de rire. Avec sa voix rauque et son allure bonhomme à la Jacques Villeret, le cinéma français tient là sa nouvelle perle comique. Cher Alban (Les Mythos, Le Grand Bain, Walter, Les Bonnes Intentions), je compte sur vous pour ne pas me faire mentir ! Même votre brève intervention dans le clip de la chanson “Chocolat” de Lartiste est remarquable, alors…

Pour donner le change à l’incontrôlable Poutine incarné par Ivanov, Ahmed Sylla alias Mika devra assurer grave. J’ai découvert Sylla dans l’excellent biopic L’Ascension, la véritable histoire d’un jeune de banlieue qui quitte sa cité pour gravir les 8 848 m de l’Everest. Humoriste reconnu avec deux “One Man Show” à son actif (A mes délires, Avec un grand A), il s’attaque maintenant aux salles obscures (Goal of the Dead, Chacun pour tous, Le dindon). 

La touche féminine est assurée par Judith El Zein (Le Prénom, Supercondriaque, Papa ou maman, Marseille, Walter)

Inséparables est le deuxième long métrage de Varante Soudjian qui, après quelques courts métrages, a aiguisé son sens de la comédie en réalisant des programmes pour la TV (Groland, Action discrète, Scènes de ménages, En famille, Access). Sa première réalisation Walter, sortie en salles en mars 2019 a fait un score honorable au BO (375000 entrées). Avec déjà ce cher Alban, inénarrable en casseur du dimanche à la tête d’une bande de pieds nickelés qui va se faire atomiser par Walter, un vigile pas très commode. Film fort sympa que je vous conseille pour les mêmes raisons que celles citées précédemment. 

Donc au programme, deux acteurs qui montent et un scénario qui utilise les ficelles du “Buddy Movie” en associant deux personnages dont les personnalités sont diamétralement opposées. Genre filmique très en vogue dans les années 80 avec notamment les incontournables 48 hrs. et L’arme fatale. Le ressort comique étant évidemment axé sur le contraste entre les protagonistes. Si à la base le “Buddy Movie” est exploité dans le genre policier, le principe se décline ensuite en comédie pure. Dans l’hexagone le duo Depardieu / Richard (La Chèvre, etc.) en est l’exemple type. Mais finalement l’idée n’est pas si nouvelle, Gérard Oury, entre autres, utilisait déjà le tandem improbable de Funès / Bourvil (La Grande Vadrouille, Le Corniaud).

Bonne rentrée et bon film ! 

Film de Varante Soudjian (France). Avec Ahmed Sylla, Alban Ivanov, Judith El Zein… Genre : Comédie – Durée : 1 h 34 – Sortie en salles : le 04 septembre 2019

Par Claude Bermejo

Le cinéma fait la différence

 

Un événement dédié au 7e art et au respect de la différence

La première édition des rencontres cinématographiques de la diversité (CinéDiversité) a eu lieu du 23 mars au 1er avril 2017. Cet événement inédit organisé par l’ACCES et Cinémas2L, s’est déroulé au Cinéma Lutéva, au Clap, à la salle des rencontres de l’hôtel de ville et à Opus Apus avec de merveilleux films valorisant la diversité sous toutes ses formes.
De la fiction au documentaire, du film d’animation au cinéma expérimental, le public était convié à la découverte des différentes facettes du septième art. Avec des films à la qualité artistique indéniable comme Moonlight de Barry Jenkins (Oscar 2017) ou encore Félicité du franco-sénégalais Alain Gomis (Ours d’argent à la Berlinale 2017), le cinéma d’auteur était à l’honneur. Moonlight aborde avec brio la construction de la personnalité d’un jeune afro-américain issu des quartiers défavorisés de Miami. Comment se façonne l’identité d’un jeune noir aux États-Unis face aux multiples freins sociaux ? La violence, la drogue, l’éducation de seconde zone qui laissent la jeunesse vulnérable face aux multiples agressions de la faune urbaine. Construit sur trois tableaux avec des acteurs différents interprétant le personnage à des étapes différentes de son existence, le film de Barry Jenkins offre un portrait édifiant des victimes de l’apartheid américain. Il décrit avec élégance le vécu de ce personnage fragile, victime de brimades à cause de son orientation sexuelle. Moonlight permet aussi de s’interroger sur l’héroïsme au quotidien d’hommes et de femmes ordinaires qui posent des actes extraordinaires dans des situations dramatiques nées de la relégation urbaine. En résonance avec ce drame qui se déroule outre-atlantique, Félicité du franco-sénégalais Alain Gomis programmé en avant première, dressait le portrait d’une mère courage, chanteuse de cabaret le soir au sein du Kasaï Allstars et femme débrouillarde le jour pour se frayer une vie dans la faune de Kinshasa (capitale de la République démocratique du Congo). Ce long-métrage a remporté l’Ours d’argent au festival de Berlin cru 2017 et ce n’est que juste récompense tant Félicité recèle de merveilles cinématographiques.
Le synopsis du film met en scène les pérégrinations d’une femme, libre et fière, noctambule, artiste de bar. Sa vie bascule quand son fils de 14 ans est victime d’un accident de moto. Pour le sauver, elle se lance dans une course effrénée à travers les rues d’une mégapole électrique, un monde de musique et de rêves. La transe musicale se mêle au réalisme dans une symphonie pour la survie. Le réalisateur fait de son personnage principal une héroïne de la résilience qui survole à force de persévérance le désastre ambiant. « Des femmes comme elle, j’en connais beaucoup, et on en rencontre aussi bien à Dakar qu’à Kinshasa » rappelle Alain Gomis dans une interview donnée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, « elles sont fortes, font face aux coups qu’elles reçoivent dans la vie quotidienne, avancent avec des convictions, refusent les petites compromissions, disent plus souvent non que oui, prennent le risque de s’isoler car on leur reproche de n’en faire qu’à leur tête. Pour moi, elles incarnent à leur manière la droiture, la morale. Mais, on le voit bien avec Félicité, ce sont des femmes qui peuvent avoir maille à partir avec leur orgueil, qui doivent apprendre à aimer. À accepter la vie. »
Les rencontres cinématographiques de la Diversité (CinéDiversité) se sont attelées à susciter la curiosité avec Madagascar Kolosary, trésor du cinéma malgache, un florilège (11 films) de l’avant-garde cinématographique de ce pays. En effet, CinéDiversité a pour objectifs de déconstruire les représentations, de mettre en exergue la qualité artistique des cinématographies peu diffusées mais également de créer du lien social à travers les débats qui accompagnent les films. Les protagonistes du documentaire politico-comique la cigale, le corbeau et les poulets d’Olivier Azam, par leur engagement militant singulier et leurs convictions, ont ravi le public après la projection du film. Leur histoire valait le détour. En 2009, des balles de 9 mm, accompagnées de lettres de menaces, parviennent à Nicolas Sarkozy. La police enquête. Très vite, elle remonte vers le bureau de tabac d’un petit village de l’Hérault, Saint-Pons-de-Thomières. Mille fonctionnaires travaillent sur ce dossier pendant six mois : filatures, écoutes, perquisitions. Un buraliste, un plombier, un troubadour et un charcutier sont injustement interpellés. Leur point commun : ils n’ont pas pour habitude de se laisser faire, qu’il s’agisse du centre de stockage de déchets, des éoliennes industrielles ou des pesticides. Ce sont de véritables Don Quichotte qui par leur engagement humaniste et sans faille nous revigorent.
La tolérance, le respect de la différence et l’interculturalité étaient au programme des courts-métrages diffusés aux lycéens, aux collégiens ainsi qu’aux élèves des écoles Prosper Gely, César Vinas et de la maternelle Fleury pour rappeler que la jeunesse était au cœur de ces rencontres cinématographiques avec notamment Swagger d’Olivier Babinet, un somptueux long-métrage tourné avec des collégiens d’Aulnay sous Bois. Olivier Babinet a réalisé un travail d’approche pendant deux ans pour être accepté par les protagonistes de son film. « On a travaillé pendant deux ans à faire des courts-métrages sur divers sujets puis j’ai eu envie de réaliser un clip avec eux, de les traiter comme des héros de film », confie-t-il au quotidien 20 minutes. « De là est née l’idée de ce long-métrage destiné à leur donner la parole. Les collégiens n’hésitent pas à parler évoquant leurs épreuves familiales et scolaires comme leurs aspirations profondes. »
De la jeunesse en phase avec la vie, telle qu’elle s’exprime en banlieue, des mots, des aveux, des confessions de personnalité en devenir. Le réalisateur Olivier Babinet réussit le tour de force de les mettre en confiance et de révéler, chose inédite, leurs rêves, leurs aspirations sans sombrer dans le pathos ou l’analyse sociologique. L’onirisme rencontre la force d’un cinéma qui scrute chaque recoin, qui sonde les mystères nocturnes d’Aulnay attisant la curiosité du regard. Le réalisateur nous ouvre les portes de l’univers singulier de ses onze petits héros si sympathiques qui font le pied de nez au désenchantement. Le critique cinématographique Jean-Michel Frodon reconnaît l’art de filmer sans complaisance du réalisateur qui a su s’adapter à l’environnement des jeunes pour mieux mettre en valeur leur état d’être et leurs propos. La violence, la délinquance, les trafics, la misère sont là, eux aussi. Ils ne sont jamais un spectacle. Ils sont une, ou plutôt des réalités, des composants d’un monde dont la complexité ne sera jamais évacuée.
Swagger traduit les vertus multiples de l’extraordinaire média populaire qu’est le cinéma. Il est synonyme d’ouverture, de curiosité et de découverte de l’autre, une fenêtre sur le monde, qui aide à se construire autour de valeurs humanistes. CinéDiversité avait pour ambitions de susciter le dialogue intergénérationnel afin de transmettre aux plus jeunes une conception de l’art empreinte. Après les films, susciter le débat autour de sujets comme l’altérité, relations filles-garçons, représentation et image de la femme, famille, sport, tradition et modernité… il s’agit de célébrer un cinéma empreint de pluralité à l’image de la diversité de la société française. Durant la soirée Imaginaire d’Ici et d’ailleurs dédiée aux talents d’ici, Bruno Destael a présenté ses films Artistes en herbe puis scénographies digitales suivi par le tandem de réalisateurs indépendants Crok Brandalac et Rémy Bousquet qui partageaient avec le public leur dernier film Thaï Joe Style réalisé à Chiang Mai en Thaïlande.
Face au climat de crispations identitaires et à la montée des extrémismes, l’art redevient l’endroit de tous les possibles, le lieu de fabrique d’un destin commun, d’un récit de vie partagé. Les images d’une nation française plurielle, par leur puissance d’évocation, contribuent à déconstruire les représentations, à condition d’éviter les raccourcis pour œuvrer à un vrai dialogue. La culture convoque les émotions, une belle œuvre fraye avec le sensible, avec l’humain en chacun de nous et crée de l’empathie donc du lien social. Cela implique un engagement volontaire autour de propositions artistiques fédératrices qui font sens avec nos valeurs de civilisations. Un cinéma qui suscite le dialogue, l’ouverture d’esprit pour faire pièce aux artisans de l’étroitesse de vue, de la xénophobie et de son corollaire le repli identitaire. Comme l’indique à juste titre, le philosophe Edgar Morin, les humains doivent se reconnaître dans leur humanité commune, en même temps reconnaître leur diversité tant individuelle que culturelle comme une source de vitalité.

La prochaine édition des Rencontres Cinématographiques de la Diversité aura pour thème : « La comédie comme acte de résistance »

Par Soumaïla Koly

Le pari de Claude du mois de juillet 2016

COLONIA
Film de Florian Gallenberger (Allemagne). Avec Emma Watson, Daniel Brühl, Michael Nyqvist… Genre : Drame, Thriller     – Durée : 1h50 – Sortie en salles : le 20 juillet 2016

Le résumé :
Chili, 1973. Le général Pinochet s’empare du pouvoir par la force. Les opposants au coup d’Etat descendent dans la rue. Parmi les manifestants, un jeune couple; Daniel, photographe, et son amie Lena. Daniel est arrêté par la nouvelle police politique. Il est conduit dans un camp secret, caché dans un lieu reculé au sein d’une secte dirigée par un ancien nazi. Une prison dont personne n’est jamais sorti.

L’avis :
Comme d’hab’, un tour d’horizon sur les sorties du mois en quête du film qui attisera ma curiosité et surtout qui éveillera ma plume tout engourdie dès les premières chaleurs. Alors au menu, 2 ou 3 Blockbusters, idem pour les films d’animation, re-idem pour les comédies, Genius qui me tente vraiment et puis arrêt sur image, Colonia le dernier long-métrage de Florian Gallenberger. Je frime en citant le nom du réalisateur, je l’avais carrément zappé, mais intéressé par le synopsis, je me suis penché sur sa filmo et là, révélation, il a réalisé John Rabe, le juste de Nankin, film que j’ai adoré. Allez hop, au boulot !
John Rabe…, fresque historique qui relate le massacre de dizaines de milliers de civils chinois par l’armée japonaise à Nankin (1937), alors capitale de la Chine, ainsi que l’acte héroïque de John Rabe, industriel allemand. Il accueillit dans son usine (Siemens) plusieurs centaines de personnes et créa, avec plusieurs diplomates étrangers, le Comité international de la zone de sécurité qui permit de sauver plusieurs centaines de milliers d’autochtones.
Film saisissant et poignant que je vous recommande tout particulièrement.
Attiré, a priori, par les faits historiques, Gallenberger nous plonge avec Colonia dans une période peu glorieuse du Chili, à savoir la prise de pouvoir du général Pinochet (1973) après l’assassinat du président Salvador Allende. Le décor planté, il resserre ses plans caméra et s’intéresse tout particulièrement à l’histoire d’un couple séparé par les évènements atroces qui déchirent le pays. L’homme est interné à la “Colonia Dignidad”, une espèce de camp d’extermination d’opposants au régime sous couvert de communauté agricole dirigée par un ancien nazi.
Pour parfaire ma culture (il y a encore à faire !), je me suis plongé dans l’historique de cette colonie et j’ai été abasourdi par les horreurs commises en ces lieux en toute impunité avec en prime la bénédiction de Pinochet. Les actes ignobles de l’homme envers son espèce sont loin d’avoir touché le fond. Hélas, chaque jour qui passe nous le rappelle des fois que l’on se prendrait à rêver “Bisounours”.
Si le film est fidèle à l’histoire, je pense qu’il faudra avoir le cœur bien accroché pour arriver au générique de fin. Au vu de la virtuosité du cinéaste ça va dépoter grave.
Côté casting, nous retrouvons Daniel Brühl (Rush, Le cinquième pouvoir, Captain America : Civil War) présent pour la troisième fois dans un film du réalisateur (Honolulu et John Rabe), Michael Nyqvist (Millenium 1,2 &3, John Wick) et Emma Watson (Harry Potter 1 à 8, The Bling Ring, Noé).
Emma Watson qui, d’après les chanceux qui ont pu voir le film, assure carrément, “elle est trop bien !”

Une fois n’est pas coutume, mais quelques réactions de spectateurs valent mieux qu’un long discours de peut-être : « Ce film est tellement poignant… Cette histoire m’a bouleversé, mon cœur battait tellement vite durant les dernières scènes… »
« Une claque énorme que l’on se prend dans la tête. Un véritable chef d’œuvre. Ce film est tout bonnement incroyable… »
« Encore une fois Daniel Brühl dans un film c’est un gage de qualité ! Une vraie réussite avec un duo d’acteurs géniaux. L’histoire est issue de faits réels que j’ignorais. Bref à voir absolument! »
« Un excellent film. Un histo-drame tourné façon thriller, très immersif. Outre l’horreur de cette dictature, le focus fait ici, aussi bien sur le fond et la forme, est parfaitement maîtrisé avec une mise en scène précise et un jeu d’acteurs parfait »
Bon film !

par Claude Bermejo

Le pari de Claude du mois de juin 2016 : L’idéal

La critique de Claude :

Film de Frédéric Beigbeder (France)
Avec Gaspard Proust, Audrey Fleurot, Jonathan Lambert… Genre : Comédie noire – Durée : 1h30 – Sortie en salles : le 15 juin 2016

Le résumé :
L’ancien concepteur-rédacteur Octave Parango de 99 francs s’est reconverti dans le “model scouting” à Moscou. Cet hédoniste cynique mène une vie très agréable dans les bras de jeunes mannequins russes et les jets privés de ses amis oligarques… jusqu’au jour où il est contacté par L’Idéal, la première entreprise de cosmétiques au monde, secouée par un gigantesque scandale médiatique.

L’avis de Claude :   
Juin, le mois de la fête du cinéma (du 26 au 29, 4€ la séance) et le moins que je puisse dire c’est que côté sorties ça ne l’est pas vraiment ! Heureusement, Beigbeder, le parangon du dandy mondain parisien aux narines poudrées, est là pour sauver la mise ou plutôt ma mise. Je n’irai pas jusqu’à défendre son talent de cinéaste mais son côté irrévérencieux, intello blasé, qui plus est lance un pavé dans la mare du business de la mode et titille ma curiosité. Et puis, après 99 F, j’ai également lu la suite Au secours pardon dont est tiré le film. J’ai aimé les bouquins, quid de l’adaptation ciné ?
L’adaptation du premier par Jan Kounen (Doberman, Blueberry) avec Jean Dujardin dans le rôle d’Octave (en fait le clone romanesque de Beigbeder) m’avait quelque peu laissé sur ma faim. Malgré quelques scènes oniriques totalement déjantées et quelques bons moments de comédies, notamment lors de séances de “brainstorming” entre Octave et son fidèle acolyte Charlie (Jocelyn Quivrin, hélas décédé dans un accident de la route en 2009) pour trouver l’accroche pub qui déchire.
N’étant jamais mieux servi que par soi-même, Beigbeder prend les commandes et filme et scénarise deux de ses livres. L’amour dure trois ans, sa première réalisation en 2011 et donc L’idéal, l’objet de mon propos.
Si L’amour dure trois ans ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, quoique assez bien réalisé, je me souviens avoir “bien aimé” cette comédie sentimentale anticonformiste et notamment l’acteur principal (L’humoriste Gaspard Proust), qui lui en revanche est la copie conforme de l’auteur. Tellement conforme qu’il se retrouve au générique de son deuxième long-métrage.
Côté casting, nous avons donc, Gaspard Proust (Des lendemains qui chantent) qui reprend le rôle d’Octave (laissé vacant par Dujardin), l’humoriste Jonathan Lambert (Dépression et des potes, Réalité, Des bêtises), déjà présent dans son premier film, Audrey Fleurot (Les reines du ring, Belle comme la femme d’un autre, Les gazelles, Sous les jupes des filles, Le fantôme de Canterville) qui squatte la plupart des films français depuis son rôle fort remarqué dans “Intouchables” et toute une pléiade de filles “moches et mal fichues” (lol) à l’instar de Anamaria Vartolomei (qui interprète l’égérie, quête “Graalesque” d’Octave) dont la “mochitude” a ébloui le réalisateur lors d’un casting à travers la France, la Hongrie et la Russie.
Souhaitons que Beigbeder ait conservé le ton provocateur et piquant du livre et qu’il ait pu recréer à l’écran les soirées de fêtes dantesques qui n’ont rien à envier à celles initiées par DiCaprio dans le sublimissime Le loup de Wall Street de Martin Scorsese.
Alors pour clore en beauté : 10 € le ticket pour voir L’idéal, zéro souci parce qu’il le vaut bien !

Le pari de Claude du mois de Février 2016 : The revenant

Film d’Alejandro Gonzalez Iñarritu (USA).
Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson…
Genre : Aventure, Drame –
Durée : 2h36
Sortie en salles : le 24 février 2016

Le résumé :

Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.
Inspiré de faits réels, The Revenant est une formidable histoire de survie et de transformation.

L’avis de Claude :

Décidément, côté ciné, les mois de février se suivent et se ressemblent, tout du moins pour Iñarritu. The Revenant sort exactement un an moins un jour après Birdman, soit le 24 février au lieu du 25 février pour le précédent et tous les deux ont le privilège de figurer dans la rubrique “C mon pari” de votre magazine de ce même mois. De plus, aux Oscars 2015, le 22 février, Birdman a été récompensé par 4 Oscars : Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleure photographie. Aux Oscars 2016, le 28 février, The Revenant est nommé 12 fois. Fera-t-il aussi bien voire mieux : Patience. En revanche, seuls 2 réalisateurs ont obtenu la statuette deux années consécutives : John Ford en 1941 pour Les raisins de la colère et en 1942 pour Qu’elle était verte ma vallée ainsi que Joseph L. Mankiewicz en 1950 pour Chaînes conjugales et en 1951 pour Eve. Est-ce que le “Duo” sera “Trio” le 28 au soir ? Suspense !

Bon, à présent, oublions “l’alignement des planètes” ou que sais-je et venons-en au fait.
Un film d’Iñarritu avec DiCaprio et Tom Hardy, ça ne se rate pas ou plutôt, je ne le rate pas.
Le premier est un de mes réalisateurs préférés avec sous le coude Amours chiennes, 21 grammes, Babel, Biutiful et Birdman. 5 films, 4 chefs d’œuvre et demi (je suis mitigé sur Biutiful). Pas mal comme bagages !
Le deuxième et le troisième sont parmi les acteurs les plus talentueux d’Hollywood. DiCaprio que l’on ne présente plus (magistral dans Le loup de Walt Street de Scorsese) et Hardy qui a cassé la baraque (et quelques véhicules) en interprétant Max Rockatansky dans l’espèce d’ovni déjanté Mad Max : Fury Road. Un P… de film du génialissime George Miller à voir absolument. Une vraie claque visuelle et de savoir-faire cinématographique. Hardy que l’on a pu voir également dans : Bronson, Warrior, Des hommes sans loi,  Enfant 44, etc.

Précédé d’un excellent “bouche à oreille”, le film est déjà sorti dans de nombreux pays, une scène est particulièrement commentée et laisse bouche bée les spectateurs, l’attaque de l’ours. Bluffante de réalisme, du jamais vu à l’écran peut-on lire. Les scènes de combats sont également très réalistes, violentes même, à tel point que le film est sorti aux USA avec une interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés. Filmé en 9 mois, au lieu de 80 jours prévus initialement, dans des décors naturels et en lumière réelle, DiCaprio affirme avoir connu son pire tournage. Baratin de promo ou de candidat à l’Oscar, allons juger sur grand écran.
Perso, le 24, je pars pour l’Amérique sauvage, hostile et glacée.

PS : Pour info, la cérémonie des César aura lieu le 26/02 et celle des Oscars le 28/02.


Par Claude Bermejo

VIDÉO : POURQUOI J’AI PAS MANGE MON PÈRE ?

Pourquoi j’ai pas mangé mon père
Film de Jamel Debbouze  (France) – Avec les voix de Jamel Debbouze, Arié Elmaleh, Melissa Theuriau… Genre : Animation – Durée : 1h40

Bravo Jamel. Oui, j’ai passé un super moment avec votre film d’animation qui n’a rien à envier aux super productions de l’oncle Sam. J’avoue ne pas connaître l’accueil que lui a réservé le public français mais s’il n’a pas été bon, c’est qu’il y a eu maldonne. Bon, coté critiques, la plupart s’en sont donnés à cœur joie et l’ont carrément descendu. Mais de vous à moi, “on s’en fout”, s’ils y connaissaient quelque chose en ciné “repose méninges”, ça se saurait ! Ils sont plus branchés “Prise de tête”.
Graphisme au top, personnages attachants, action, humour, émotion, romance, bref tous les ingrédients pour un cocktail ciné détente parfait. L’hommage que vous rendez à Louis de Funès, qui a enchanté vos soirées télé d’enfant, à travers le personnage de Vladimir est tout à votre honneur et m’a également rappelé quelques bonnes rigolades devant le petit écran.
Certes, quelques anachronismes animaliers entre autres, un scénario qui oscille entre Darwin et Moïse, de la théorie de l’évolution à celle de la création, des dialogues parfois convenus, etc. mais “on s’en fout”. Je n’ai pas vu filer les 1h40. Et puis, la raison du plus fort n’est vraiment pas la meilleure, la tolérance envers autrui et surtout l’espoir, ah l’espoir… Merci Jamel.

Par Claude