poisson

Un lieu chargé d’histoires en Lodévois

L’une des plus anciennes mentions des populations ayant connu les prémices de la naissance de Lodève, est un mouvement qui semble faire un clin d’œil à celui des Gilets jaunes… Venus de Bohême, les Volques sont mentionnés par Cicéron comme entrés en Résistance aux côtés des Allobroges en raison des règles trop rigides et des impôts trop forts fixés par Rome. Parmi les centaines de peuples différents et leurs tribus qui ont composé ce que l’on a fini par appeler les Gaulois, il en était donc d’autres que ceux d’Armorique pour épuiser les nerfs de l’empire latin…

Il est vraiment dommage que sur un territoire comme le cœur d’Hérault, avec ses deux grandes vallées et sa riche histoire, nous ne connaissions pas mieux certains personnages, certains patrimoines et la cohorte de hauts faits et anecdotes historiques qui s’y rattachent. Pourtant les associations consacrées à la défense du patrimoine et autres sociétés savantes s’activent sans relâche aux côtés des institutions et collectivités locales qui s’intéressent au tourisme et donc à l’entretien et à la rentabilisation de ce potentiel culturel. Il est toujours appréciable de voir de nouvelles bonnes volontés s’investir dans cette voie, et les récentes initiatives de Flétan Pis, semblent prometteuses.
Ce jeune bibliothécaire et archiviste diplômé, est aussi un tsar installé dans la région depuis avril 1991, aussi connu pour sa cuisine à l’huile d’olive, car un tsar dîne à l’huile dit-il, actuellement en recherche d’emploi, profite de son temps « perdu »… pour ne pas le perdre justement.
Entre mailings de CV et entretiens d’embauche, il a croisé l’équipe de passionnés qui prend la suite de la librairie « Un point un trait », enseigne bien connu des amateurs lodévois de lectures riches et bien choisies dont le propriétaire vient de prendre sa retraite. Or, pour agrandir l’activité tout en lui conservant son statut d’acteur culturel, ne cédant pas aux sirènes du mercantilisme qui tend à réduire l’offre au profit des seuls auteurs assurément « bankables », la nouvelle équipe a acquis le grand rez-de-chaussée d’un immeuble du centre ville. L’ancien espace de librairie va être conservé et développer en plus de la vente des activités culturelles hors normes.
Évidemment, la situation et l’ancienneté du nouveau bâtiment obligent à penser que celui-ci a connu des temps forts de l’histoire lodévoise. C’est ce que s’est dit l’entreprenant et curieux Flétan Pis, qui s’est empressé de parcourir les fonds privés et publics de documents qui se sont ouverts à lui, livrant à plusieurs occasions toute la magie du hasard et de la surprise.
De la maison de tolérance sise quelques porches plus loin, la bâtisse était la succursale dédiée aux frasques des éléments les moins pieux du clergé local. Quelques grands noms de l’époque de Louis XV y firent donc des apparitions discrètement remarquées. On les retrouve sur les registres sous leurs noms d’emprunt les plus courants. Malgré les nobles fréquentations, ces recueils échappèrent aux saccages révolutionnaires et l’établissement continua ses activités libertines sous le Directoire, puis l’Empire jusqu’au règne de Charles X. On dit que ce fut même l’un des lieux les plus courus lors du renversement de la Monarchie comme de sa Restauration…

Aujourd’hui ce que l’on suppose être des salons d’accueil de la clientèle de l’époque va donc se destiner à devenir un présentoir autrement plus culturel, même si la « belle » littérature peut flirter de temps à autre avec les vies les plus sulfureuses. Au début du XIXe siècle, c’est assurément dans ses caves et sa cour que se rencontrait la fine fleur de l’anarchie. Parmi les plus célèbres : Saurel, Caserio (assassin du président Sadi Carnot), l’équipe locale d’Alexandre Marius Jacob, y concoctèrent sans doute tracts, pamphlets et affichages sauvages ou, pour les plus durs du mouvement, cambriolages voire attentats et attaques à main armée.
Le siège de ce bastion fut d’ailleurs un des hauts faits du gouvernement Clémenceau et de son préfet Lépine. L’attaque eut lieu conjointement par la XIVe Brigade du Tigre de Montpellier, de vastes effectifs de la maréchaussée et deux bataillons d’élite, dont un camion blindé portant une grosse pièce de tir. Et seul l’utilisation d’un simple bélier à permis à ce que l’adjudant Mheyrou pète le mur. L’événement n’a pas marqué les esprits car la population ne fut pas avertie, comme pour la spectaculaire annihilation de la Bande à Bonnot à Choisy deux ans plus tard. Fort heureusement, car il était prévu un tir soutenu d’obus, rendu inutile par le peu de résistance qu’offrirent les hors la loi surpris en pleine partie de trictrac.
Durant les travaux d’aménagement de la librairie, en abattant un des murs, les ouvriers ont découvert dans l’arrête d’un des piliers, un cahier comportant plusieurs listes de noms, certainement ceux des visiteurs du soir et de leurs dépenses, dont celui du célébre M. Gardon Gobio-Hotu, poisson bien connu des services des Brigades de Montpellier., de même dans les sous-sols encombrés des archives du laboratoire médical, on a retrouvé plusieurs cuves d’acides divers, des surins, des petits pistolets en quantité et même quelques raretés comme deux des premiers revolvers Browning automatiques. Il fallut déminer plusieurs marmites infernales prêtes à l’emploi (ceci explique d’ailleurs les quiproquos au sujet de bruits gênants entendus à l’occasion de travaux dans Lodève le 1er avril dernier !).

Les propriétaires de l’époque ayant loué aux anarchistes ont été disculpés et seulement réprimandés pour le peu de discernement dans le choix de leurs locataires. Ces derniers avaient pourtant pour la plupart des noms aux « horribles » consonances étrangères, (voire même allemands et italiens !). Les propriétaires prirent soin par la suite, pour se racheter, de ne louer qu’à des professions médicales de génération en génération.
Un premier cabinet médical fut d’ailleurs installé par l’honorable Marcel Petiot, qui choisit de le transférer par la suite à Paris. Quel dommage de perdre ainsi des entrepreneurs de bonne volonté !
Signalons d’ailleurs aux amateurs de livres que l’ouvrage de cet homme de l’art sur les martingales de casino est encore à ce jour une référence pour les passionnés de statistiques. Un document peu connu hélas car son rédacteur eut, dit-on, des démêlés avec la justice. Fort heureusement, rien qui ne concerne les mathématiques.

Flétan Pis ayant arrêté pour l’heure ses recherches à la Seconde Guerre mondiale, il ne nous a ni livré la suite, sans doute plus facile désormais à retrouver, ni les résultats de son extraordinaire dépouillement de documents concernant le Moyen Âge et la Renaissance… A suivre, donc !
Par Frederich Feuer

Recette salée : Turbot à l’orange

Temps de préparation : 15 min
Temps de cuisson : 15 min
Ingrédients pour 4 personnes
• 4 filets de turbots
• 4 oranges
• 120 g de beurre
• Maïzena spécial sauce
• Sel

Prélever le zeste d’1/2 orange, puis presser les autres oranges. Saler la chair du poisson. Dans un plat allant au four, déposer les filets de turbot (chair vers le fond du plat et peau au-dessus). Recouvrir de court-bouillon jusqu’au niveau de la peau (celle-ci doit frôler la surface). Enfourner à 200°C (Th 6-7) pendant environ 15 à 20 min, la peau doit être légèrement dorée et se décoller facilement. Porter le jus des oranges à ébullition et incorporer le beurre en fouettant continuellement. Saler, porter une nouvelle fois à ébullition, retirer du feu et ajouter les zestes d’orange. Ajouter un peu de maïzena pour rendre la sauce plus onctueuse au moment de servir. Servir le poisson nappé de sauce à l’orange, avec du riz par exemple ou du quinoa. Bon appétit !

Vent marin

La Méditerranée monte jusqu’à Paulhan ! Le restaurant “Chez Mario et Marie” spécialisé dans le poisson et ses variations cuisinées vient d’ouvrir. « Les bûches flambent dans le barbecue pour que les poissons achetés à la “criée” de Sète révèlent leurs meilleures saveurs. Informez-vous pour connaître nos soirées musicales. »
Contact : 04 67 24 30 44

Requin d’Avril

Comme on dit couramment : plus c’est gros, plus ça passe ! Merci donc à tous ceux qui ont porté haut et fort la rumeur de notre poisson d’avril !!!
Avec l’article “du crocs du Salagou ?” du mois dernier, il s’agissait d’un poisson et d’un canular hautement improbables, mais le déballage de références scientifiques assez crédibles et néanmoins farfelues, a apparemment fait mouche… et Frédéric Feu, missionné cette année pour la blague incontournable, de puiser dans ses connaissances en biologie tout autant que dans ses souvenirs : “M. Stocoud”, était bien sûr “Cousteau” en verlan, le consultant en biologie “Roy Scheider” portait exactement le même nom que le célèbre acteur américain qui joue le rôle du garde-côte Michael Brody dans “Les Dents de la mer”…
La sauce a pris et la petite créature a beaucoup fait parler d’elle, mais n’hésitez pas à acheter vos maillots et à prévoir vos pique-niques aux abords du Salagou : le plus grand danger reste encore à ce jour d’oublier de se mettre un peu de crème solaire efficace, car les longues heures de détente dans ce petit paradis font parfois oublier le temps d’exposition aux UV !!!

http://c-lemag.com/blog/du-crocs-au-salagou/

Du crocs au salagou ?

Les dents du lac : une aventure biologique

Lors d’une récente immersion pour effectuer des relevés topographiques à proximité de l’ancien village submergé de Celles dans le lac du Salagou, une surprise aussi passionnante que déplaisante attendait l’un des plongeurs. Récit :

Peu frileux, il n’avait pas mis de gants malgré la température de l’eau encore plus que fraiche, et sentit une vive douleur sur le côté droit de sa main droite. Comme il venait de brasser le fond sa visibilité était plus que diminuée et il n’eut pas connaissance immédiatement de la raison de ce “désagrément”.

Sorti de l’eau quelques minutes après, il put constater avec ses collègues une profonde morsure sur 4 ou 5 cm de chair, ne ressemblant pas à quelque chose qu’il connaissait. Bien sûr, inquiet de savoir s’il ne s’agissait pas d’un poisson ou serpent éventuellement venimeux, il décida d’aller rapidement aux urgences de Montpellier : grand bien lui en prit ! Après analyse au centre antipoison de Marseille, on lui confirma la présence de toxines en quantité raisonnable mais d’un type relativement agressif. Les experts s’inquiétaient de ne pas réussir à identifier ni les toxines ni la forme de la morsure, cependant, ils écartaient d’emblée celle d’un serpent aquatique. On aurait dit qu’un minuscule piège à loup s’était refermé violemment sur sa main.
Désinfecté, Bernard Stocoud fut suivi quelques heures, effectua une déclaration à la gendarmerie.
Le week-end suivant il accompagna ses enfants au Seaquarium du Grau-du-Roi. Discutant avec un biologiste, alors qu’il attendait le prochain spectacle des phoques, il lui montra sa main qu’il avait évitée de bander pour que les plaies sèchent plus vite : quelle ne fut sa surprise ! Parlons même d’un choc : la répartition des dents, l’angle d’incision… tout, selon cet expert des requins, correspondrait point par point aux traces d’un petit squale !

Des requins dans le Salagou ???
N’allons pas si vite… Il s’agit avant tout de bien définir ce qu’est un requin. Le géomètre se permit de rappeler au biologiste que la morsure était venimeuse. Les requins ont déjà une noire réputation très exagérée sans, qu’en plus, on les croie empoisonnés !
« Bien sûr que si, ça existe » répondit le biologiste : parmi les centaines d’espèces de requins connus, Bernard apprit qu’en marge du gigantesque et pacifique requin-baleine il en existe de toutes tailles et de toutes formes, que les requins sont des cousins extrêmement proches des raies, et qu’il en existe non seulement des venimeux mais encore des lumineux, aveugles… que certains sont aussi plats que les raies, alors que certaines raies ressemblent, elles, plus à des requins, etc. C’est alors le problème de l’eau douce du Salagou qui fut évoqué : pas très sérieuse l’hypothèse d’un requin d’eau douce ? Bien sûr que si, cela semble assez plausible. En effet, à l’instar du crocodile et de nombreuses créatures aquatiques, il existe des espèces de requins vivant aux embouchures des fleuves parfaitement acclimatées à des eaux peu salines.
Dans tous les cas, la découverte, ou disons pour l’instant “l’événement”, se doit d’être vérifié. N’y a-t-il pas erreur sur le type d’espèce identifié ? Comment une forme de requin aurait-elle pu se retrouver dans un lac n’ayant pas de communication directe avec la Méditerranée ? Serait-ce un ou des individus jetés par un collectionneur de N.A.C. ? Les amateurs de Nouveaux Animaux de Compagnie adorent les terrariums et aquariums occupés par de superbes bestioles effrayantes telles que des pythons molure albinos, tarentules et autres poissons venimeux asiatiques… Toujours est-il qu’il va désormais falloir faire un peu attention lors des baignades, car il ne s’agissait peut-être là que d’un bébé. L’équipe du consultant en biologie Roy Scheider de l’Institut océanographique américain Brody, actuellement en train d’étudier de nouveaux bassins au Requinarium du Grau-du-Roi, a accepté d’effectuer des plongées “pédagogiques” pour montrer comment on devrait opérer si un jour il y avait un problème. Une initiative éducative et bien sûr médiatique pour le Seaquarium, qui servira de base à l’expérience. Si des jeunes de 16 à 20 ans désirent profiter du stage, il est prévu de leur mettre à disposition des tenues de plongée complètes, avec un latex tressé de fils d’acier qui les protègera sans problème contre une agression isolée ou massive.
L’équipe de C le Mag et de la radio RPH seront sur place pour couvrir l’événement, et il sera remis aux jeunes apprentis plongeurs une médaille du courage ainsi qu’à leurs parents, qui pour leur part ont juste une petite décharge de responsabilité à signer avant la plongée. Bien sûr en imaginant qu’un individu d’une espèce nouvelle soit identifié, un nom scientifique lui serait donné, et cela renforcerait encore, si besoin est, la visibilité touristique du lieu.
Pour sa part, Philippe Martin, spécialiste de la macrophotographie, pense qu’il pourrait s’agir d’un canular mais a néanmoins planté sa tente avec tout son équipement hyper-focus sur l’endroit le plus proche de l’événement initial. Passer directement du premier témoignage sur une espèce non encore identifiée à une image nette à 100%, ce serait une première mondiale qu’il ne peut évidemment risquer de manquer. Surtout dans un chef d’œuvre environnemental dont il passe sa vie à vanter les mérites.
Concernant l’équipe du Centre de l’Imaginaire Scientifique et Technique du Cœur d’Hérault (C.I.S.T.), des interventions dans les écoles viennent d’être programmées in extremis en mai et juin pour rassurer les populations en leur faisant bien voir la différence entre les gigantesques carnassiers de carton des films américains et ces merveilles de l’évolution que sont nos amis les requins.

Par Frédéric Feu