Paul Rodier

Point d’orgue à Bédarieux

Tous en chœur et tout pour la musique !
Jean-Philippe Robian de C le Mag a rencontré Paul Rodier président du CEPO de Bédarieux.

Mais qu’est-ce donc que le CEPO ?

Paul Rodier : Le CEPO c’est le Centre d’Etudes Polyphoniques et Organistiques de Bédarieux créé en 2011. Il regroupe des hommes et des femmes de talents autour de diverses activités musicales.
Aujourd’hui c’est une centaine d’amateurs qui se retrouvent tout au long de l’année pour travailler : qui le chant choral, qui les instruments, qui la pratique de l’orgue.

Jean-Philippe Robian : J’imagine que tout ceci est le résultat d’un long cheminement et d’une longue pratique, rassembler autant d’amateurs n’est pas une mince affaire. Ceci m’amène à vous interroger sur votre formation et votre parcours.
PR : Originaire de Montarnaud j’ai fait mes études à Montpellier. J’ai été formé à la musique par le chanoine Roucayrol. Mon premier et unique poste a été professeur de musique dans un établissement scolaire, le collège Notre Dame de Bédarieux. En parallèle, depuis 1963 j’ai créé et animé différents chœurs.
L’école de Musique de la Ville de Bédarieux m’a sollicité pour créer une classe d’orgues en 2008, ce que j’ai fait.
Enfin, Raymond Castelanelli adjoint à la culture et président de l’association des Trois Orgues m’a proposé de devenir l’organiste titulaire de ces trois instruments. Là aussi, j’ai accepté.

JPR : Vous êtes donc une « référence » en termes de musique à Bédarieux !
PR : Vous savez il faut rester modeste : on ne peut pas faire grand-chose tout seul. Je travaille en équipe. Il faut souligner l’environnement favorable que nous avons à Bédarieux, avec en particulier trois orgues dont deux classés à l’inventaire des monuments historiques, ce qui est remarquable pour une commune de 6500 habitants.

JPR : Je voudrais revenir sur cette organisation qu’est le CEPO. Dans beaucoup de villes les activités musicales sont dispersées. Les jazzmen jouent d’un côté, les choristes se retrouvent entre eux ailleurs. Quel intérêt avez-vous à faire vivre une telle « fédération » ?
PR : Beaucoup de membres du CEPO sont des amis de longue date. Soit nous étions ensemble sur les bancs de l’école pour certains, soit, pour d’autres ils ont été mes élèves. Nous nous sommes retrouvés autour de valeurs communes. Il ne s’agit pas pour nous de se contenter d’une quelconque approximation dans nos productions. Pour nous, seule l’excellence compte, c’est le résultat de beaucoup de travail. Toutefois cette excellence ne doit pas rester le fait d’une élite, elle doit être partagée.
Le CEPO est là pour créer une ouverture autour de la musique. Je veille particulièrement à cet aspect des choses. Tout le monde doit pouvoir participer à cette recherche de l’excellence.

JPR : Vous pouvez préciser comment vous vivez au quotidien vos engagements ?
PR : Oui, je vous donne deux exemples : Nous avons intégré dernièrement dans le chœur d’hommes « Aventure » un néo-bédaricien : Chaque nouveau membre est parrainé par un ancien qui en est responsable. S’il partage nos valeurs il n’y a pas de problèmes.
Je citerai aussi le chœur d’enfants « Grain de Voix » qui est une première marche vers une bonne pratique vocale.
Par ailleurs nous répondons présents à toutes les sollicitations de concerts qui nous paraissent aller dans le sens du partage. Lors des inondations de 2014, nous avons organisé plusieurs concerts en solidarité avec les sinistrés.

JPR : Vous êtes orienté essentiellement vers le chant, détaillez-nous la composition du CEPO.
PR : Le CEPO se compose du groupe polyphonique Notre Dame créé en 1993, c’est le groupe choral le plus ancien.
Le chœur d’hommes « Aventure » créé en 2005 interprète des pièces « a capella » ; le groupe « Au gré des rencontres » rassemble des musiciens amateurs de divers horizons qui se retrouvent pour travailler la voix ou un instrument avec l’orgue en accompagnement.
Le chœur d’enfants « Grain de voix » rassemble des jeunes de 9 à 13 ans dont le but est de découvrir sa voix et d’apprendre à chanter ; et l’ensemble « Paul Rabaut » créé en 2013, axé sur les chants polyphoniques sacrés.
Il ne faut pas oublier dans le CEPO l’association les Amis des Trois Orgues créé en 2008 qui a pour but la préservation et la mise en valeur des orgues de la ville.
JPR : Vous me parlez de formation, c’est intéressant mais il y a aussi les manifestations extérieures qui sont là pour présenter votre travail au public et qui sont quelque part gratifiantes pour vous et votre groupe. Pouvez-vous faire le point, qu’en est-il aujourd’hui ?
PR : Notre travail est en effet reconnu un peu partout en France. Nous venons de faire avec l’ensemble « Paul Rabaut » l’ouverture du festival de Saint Bertrand de Comminges dans l’Ariège. Nous avons chanté dans la cathédrale.
Nous avons eu droit à un article dithyrambique dans la presse régionale.
Comme vous le savez nous préparons activement le festival « Bédarieux Voix d’Orgues » qui se déroule du 01/08 au 04/08. Ce festival fait une large place à l’orgue mais aussi à d’autres styles de musique : le chant choral avec notamment cette année un chœur corse ; le jazz avec le groupe de Joël Drouin.

JPR : Vous avez une longue et riche carrière derrière vous, pourtant vous dégagez un enthousiasme et un dynamisme de débutant, Paul Rodier, pouvez-vous en conclusion, me dire ce qui vous motive ?
PR : Je suis en effet, chef de chœur depuis de nombreuses années. Je constate aujourd’hui même chez les plus anciens du groupe une réelle progression dans les résultats.
Les voix ont mué, les cheveux ont blanchi, les voix de soprano et alto sont devenues ténor, baryton et basse mais l’envie de chanter et de partager est toujours intacte. L’envie de donner reste intacte.Tout ceci parce qu’une réelle amitié lie tous les membres du CEPO.

JPR : Paul Rodier, merci beaucoup. Nous vous souhaitons un excellent festival en août !

Par Jean-Philippe Robian