musique

The Sonic Preachers

(Garage rock punky et crazy / Sète)

Formation

  • Djo (chant)
  • Shap (guitare et chant)
  • Laurent (guitare et chant)
  • Romano (basse et chant) 
  • Alain (batterie et chant)

Discographie :

  1. Chapter One (EP 25-centimètres, 2018)
  2. Split 30-centimètres avec Little Green Fairy (octobre 2021)

Le rock sétois n’est pas mort, il n’y a juste qu’à jeter une oreille au premier vinyle des Prêcheurs Soniques ! Après une longue absence discographique, les cinq reviennent pour un nouveau disque à sortir incessamment sous peu, nous nous sommes chargés de leur poser quelques questions à chaud ! Laurent (guitare) fut notre interlocuteur, merci à lui.

Quand on lui demande des infos au sujet du vinyle à paraître, Laurent “pense que l’esprit du premier mini LP est toujours là, mais les morceaux du split sont plus finis. En fait l’idée au départ était de faire un split 45 tours avec : une face nous, une face Little Green Fairy, mais comme ils enregistraient avec Chris Bailey des Saints, il aurait été dommage de ne faire que deux titres, du coup nous avons décidé de faire un split album. Eux comme nous ont enregistré début 2020 et avec toute la confusion et le peu de concerts qui ont suivi, les caisses étaient vides et ça ne sort que maintenant.”

La formation a un peu changé depuis la Covid, Romano (ex-A10, Electric Manchakou, Deniz Tek etc.) a remplacé au pied levé le 5 février 2020 l’ancien bassiste à Paloma. Mais, fatalitas, “en 2020 nous avons annulé une bonne quinzaine de concerts, en 2021 nous n’en avons pas trop cherché, ça ne servait pas à grand chose si c’était pour les annuler. Pour 2022, nous allons commencer à booker avec de jolis projets comme une tournée en Espagne.”

Il ne faudra pas oublier la France mes gaillards, en attendant, où peut-on se procurer la musique du groupe ?

“Le premier vinyle est toujours en vente et il nous reste des tee shirts, nous sommes en train de monter une asso pour séparer un peu le merchandising du groupe. Le nouveau vinyle sera tiré à 300 copies et entièrement autoproduit. Rauky des Little Green Fairy a juste ressorti le label qui avait sorti l’album des Velvet Powder. Il y a cinq titres par groupe, les nôtres ont des paroles de Djo montées comme des scénarios de petits films (I really miss you, Last friend, I wanna know, Go to the station, Gun city)”. 

Laurent précise que la chose a été enregistrée au Studio de la Butte ronde à Sète chez Guillaume (chanteur des Electric Comedie et bassiste de Little Green Fairy depuis le premier confinement) et que le projet d’enregistrer un dix ou douze titres pendant l’hiver prochain se fera dans le même esprit. Quand on lui demande des nouvelles de la scène sétoise que nous suivons de près, Laurent répond que “Des groupes il y en a, mais peu tournent. Comme le Untidy Execution de Michael O’Leary ou Sonic Assassin. Il y a des projets de Romano et moi mais aurons-nous le temps de les mettre sur pied ?”

Le message aux lecteurs se veut clair : “Arrêtons de nous déchirer avec la situation actuelle. On nous a déjà reproché le concert sous pass sanitaire de samedi dernier. Je comprends qu’on ne veuille pas se vacciner et je ne suis pas pour ce pass qui est une obligation cachée de la vaccination mais il est là. Et samedi ces smiles que j’ai vus sur le visage des gens, pour nous c’est un plaisir d’offrir ça. On en crève de ne pas faire de live. Alors rendez-vous le 9 novembre à la Secret Place avec les Fleshtones !” Nous y serons ! 

Par Ged

Albums disponibles à l’écoute et à l’achat à l’adresse suivante : https://thesonicpreachers.bandcamp.com

NWAR

(Instrumental bulldozer / Adissan)

Formation :

Laurent Graziani (guitare)
Nicolas Gromoff
(batterie)

Discographie :

LP (2020)
EP (prochainement)

La première fois que l’on a vu se produire ce duo, on a eu la preuve qu’il se dégageait de leurs compositions quelque chose de résolument hors norme, quelque chose qui pouvait – et c’est authentique – faire pleuvoir à l’intérieur des bâtiments (!!) quitte à remplir des seaux à champagne innocents, on ne pourra jamais dire qu’en vieux routier du rock on s’attendait à ce genre de séisme. Blague à part, Nicolas (le batteur) et Laurent (le guitariste) ont commis avec leur album vinyle éponyme un des objets sonores les plus puissants depuis des lustres. Une déflagration donc, mais qui demandait quelques explications. Précisons d’emblée que le duo ne vient pas de nulle part, si les noms de Tantrum, Drive Blind, Lunatic Age ou Frankie IV Fingers vous disent quelque chose, ces messieurs étaient de l’aventure, et ça a dû aider à bétonner leur projet.

NWAR : Nos collaborations passées, notre amitié qui ne date pas d’hier, notre proximité géographique, l’envie d’essayer quelque chose d’inédit tant au niveau line-up que de la liberté musicale, bref… on s’est bien trouvé, et la formule duo nous convient parfaitement jusqu’à présent.

CLM : Mais alors du coup, NWAR c’est noir (hmpf) et aussi la guerre (war), peut-être une référence à ce match rythmique incessant entre les deux instruments ? 

NWAR : Ouais… tout bien considéré,  ouais… Mais ce n’est pas guerrier. On ne se rentre pas dedans quand on joue. Ça viendra peut-être, mais c’est pas ça.  Toutefois si c’est l’image que la musique t’évoque, c’est intéressant… Le nom du groupe n’a pas été plus conceptualisé que ça… un peu comme notre travail dans son ensemble. Le délire de base est assez sombre mais ça vient comme ça sans vraiment réfléchir les choses. Je pense néanmoins que l’on se bat contre quelque chose… une espèce de karma qui devient tout pourri autour de nous. Qui nous effraie un peu sans doute, et du coup, la musique de NWAR reflète juste… cet état d’esprit 

CLM : Quand on laisse traîner l’oreille, on prend du heavy rock des Seventies, un peu de noise Nineties, des pincées metal et hardcore façon math et on n’est pas loin de la vérité, ni si loin que ça de ce que les deux faisaient respectivement dans leurs groupes précédents, une forme d’intégrité dans ce monde de brutes mais aussi l’impression que les influences des gens de la quarantaine ne seront jamais surpassées, “c’était mieux avant ?” ou pour exprimer l’ambiance dégueulasse de ces derniers temps, rien de mieux qu’un bulldozer pour défoncer les murs, très nombreux ces jours-ci ?

Laurent : “Intégrité” est pour moi un “mot maître” depuis le premier jour où j’ai touché une guitare jusqu’à aujourd’hui ! Nos influences musicales sont ce que nous sommes… J’ai tendance à me laisser influencer par tout et n’importe quoi : les grands classiques rock, les nouveautés bruyantes, des musiques de films, des bruits dans la nature…

Par Ged

Albums disponibles à l’écoute et à l’achat à l’adresse suivante : https://nwartheband.bandcamp.com/

Nika leefgang project

Grungy pop / rock / Clermont l’Hérault

Formation :

Nika Leeflang (chant, guitare) Romain Preuss (guitare, chœurs) Aymeric Severac (basse, chœurs) Yannick Gomez (batterie)

Discographie :

7 songs (2009)  / Hey right ! (2017) / Bad sunday (2021)

Mine de rien, depuis 7 songs, cela fait plus de douze ans que l’on suit Nika et ses multiples projets. On l’avait laissée partir chanter en tournée avec les LIMIÑANAS, alors qu’elle avait aussi sorti de son côté un EP (Hey right!) manière de donner signe de vie, mais voilà que soudain le disque nouveau atterrit en 2021 (franchement ces dates, on dirait de la science-fiction, la situation apocalyptique y mettant du sien pour se la jouer dystopique…), sans crier gare et après bien des péripéties, la chose était là, dans la boîte aux lettres ! Si le dimanche, c’est écrit, était mauvais, le lundi s’annonçait prometteur avec ce PROJECT se dévoilant enfin via des baffles qui attendaient ça depuis un bon moment. Et pour la première fois le format est considéré comme un longue-durée, de quoi plonger plus profondément dans l’univers de la formation née récemment autour de l’aimant Nika.

La voix d’or clermontaise d’origine néerlandaise nous fait encore le coup de la lascivité irrésistible, tandis que sa guitare rappelle qu’elle vient – et y reste fortement ancrée -, du rock. Particulièrement celui de cette charnière pop / noisy / grungy liant années 1980 et 90, les PIXIES, PJ Harvey, Beck, BREEDERS, mais on croise d’autres fantômes (celui de Gainsbourg semble planer au-dessus de l’introductif Bad sunday tandis que le psychédélisme hanterait presque les superbes Never tell it et Old stones). On n’a toujours pas choisi si on préférait les paroles en français ou en anglais, ces deux facettes se montrent complémentaires et possèdent chacune un charme particulier, un peu comme chez MADEMOISELLE K avec qui le groupe de Nika partage ce don pour imprimer ses morceaux dans les crânes sans user de facilité, sans hésiter à se montrer piquant.

L’enfermement généralisé n’a pas inspiré à Nika que des chansons guillerettes, loin s’en faut, mais on recommande malgré tout ce très bon Bad sunday, fenêtre atypique et authentique vers ce que pourrait être le monde si on se retrouvait dans la peau de l’artiste, fine observatrice du climat, de ses contemporains, elle se livre aussi personnellement sans que le disque ne tourne à l’auto-thérapie, on y voit plus un carnet de pensées posées sur papier, un chapitre-carte postale envoyant de douces pensées malgré des déconvenues inhérentes au show-business. Nika prouve qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même : bien ouèj !   

Cette fois-ci la distribution de l’album est assurée par M.A.D / [PIAS], les commandes sont donc aussi possibles auprès de votre disquaire (acheter des disques, c’est soutenir la culture !). Ah et puis tiens, au passage, les amateurs de clips vidéo devraient fureter sur Youtube…!

Par Ged

Joue-la comme Bekar !

Les artistes de concert, rencontre avec Bekar
C le Mag avait rencontré Bekar et les imposteurs en mai 2014. Cette année, le groupe sort un nouvel album intitulé « Casse-Tête Yiddish » qui sera présenté au public au Rockstore en novembre prochain et la pochette de l’album est réalisée par le dessinateur de BD Fabcaro. Ces événements valaient bien une nouvelle rencontre !

C le Mag : Bekar, qui sont les imposteurs cette année ?
BEKAR : Nous sommes cinq. Dans le rôle des imposteurs, Santiago Courty à la batterie, Mathis Dervaux au violon, Quentin Treuer au piano et Mathias Caquet à la basse.

C le Mag : D’autres changements ?
BEKAR : Nous avons évolué sur la direction artistique en privilégiant l’augmentation des claviers et des sons électroniques. Nous avons mis l’accent sur une écriture avec des sonorités plus actuelle, plus rythmique. Par exemple, le violoniste fait des petites boucles sur lesquelles il superpose d’autres sons, d’autres lignes mélodiques. Les claviers, également, ne sont pas uniquement du piano, on a ajouté de l’orgue, des clavinets (piano électrique au son proche du clavecin).
C le Mag : Sur l’EP, il apparaît que l’ensemble est très épuré, on distingue nettement chaque instrument et ta voix est parfaitement claire.
BEKAR : C’est lié à la manière d’enregistrer et à la façon d’écrire les morceaux. C’est une véritable intention musicale dédiée à l’album, ce n’est pas la même écriture que pour les concerts.
C le Mag : Pour le prochain concert à Montpellier, au Rockstore en novembre, ce sera donc un peu différent ?
BEKAR : Oui, quand on joue en live, ce n’est pas la même énergie ! Il y a de la mise en scène, un esthétisme particulier et le public voit ce que l’on joue… cela permet un autre type d’écriture. Bon, c’est pas pour ça qu’on va jouer tous les cinq à fond en même temps ! chaque ligne musicale trouve sa place.

C le Mag : On note une influence yiddish encore plus présente pour ce dernier album qui s’intitule, d’ailleurs, Casse-Tête-Yiddish. Une raison à cela ?
BEKAR : C’est un choix délibéré pour cet album d’avoir une meilleure lisibilité. Depuis toujours, nous sommes un groupe de composition française avec cette particularité d’être teinté de codes et de sonorités yiddish. On pouvait déjà reconnaître ces connotations dans nos précédents albums. J’avais envie d’une affirmation plus prononcée, plus évidente. Ceux qui ne connaissent pas le yiddish vont s’en étonner et ceux qui connaissent vont être surpris par notre évolution.
C le Mag : Le pourcentage de chanson yiddish ?
BEKAR : Pas beaucoup, c’est une majorité de compositions françaises mais l’ambiance yiddish ne se retrouve pas uniquement dans le texte des chansons, c’est le spectacle en lui-même qui y fait référence, l’univers qu’il dégage, l’humour, le coté décalé que l’on retrouve également dans la musique klezmer.

C le Mag : Et maintenant, la question « prise de tête » à la manière du Docteur Freud : Après Bekar et les imposteurs, Inconscient et Casse-Tête Yiddish, est-ce que le yiddish est dans ton inconscient un casse-tête ou une vraie imposture ?
BEKAR : La question de l’imposture ou des imposteurs est vraiment liée au spectacle, au concert. Les imposteurs sont les musiciens du groupe face au chanteur Bekar. Quant au yiddish, il est plus que dans mon inconscient puisqu’il apparaît sur la pochette, il est assumé sans être revendiqué, c’est plus une expression. Il s’est justement déplacé de l’inconscient au conscient.
C le Mag : Pas mal ! Freud serait certainement ravi… A l’écoute de cet EP, on sent une grande maturité qui s’est installée. A la fois dans l’écriture et dans ta voix. Pour t’avoir suivi depuis de nombreuses années, il est évident que tu as franchi un cap. Ta voix est posée, sans saturation, on sent ta capacité à pouvoir la moduler sans effort. Qu’en penses-tu ?
BEKAR : C’est vrai que j’ai énormément travaillé ma voix pour cet EP. C’est la première fois, qu’en tant que chanteur, j’ai ressenti un tel plaisir et une telle maîtrise. J’avais du vocabulaire, une plus grande facilité à jouer avec ma voix, en densité, en présence, en retrait.

C le Mag : Sur scène, ça ressort comment ?
BEKAR : C’est différent, on ne chante pas de la même façon, mais j’ai gagné en aisance et en endurance. Ce travail m’a permis de mieux gérer le rythme et l’enchaînement des concerts. Je ne ressens presque plus la fatigue !

C le Mag : Une autre nouveauté pour cet album et pas la moindre, c’est ta rencontre avec Fabcaro, un dessinateur de bande dessinée qu’on adore et qu’on suit depuis de nombreuses années (Cf. C le Mag 84 mai 2011). Il a réalisé la magnifique couverture de Casse-Tête Yiddish. On veut des détails !
BEKAR : Tout d’abord, j’aime le dessin, toutes nos pochettes d’albums sont dessinées. Ensuite, Fabcaro est un auteur qui me fait vraiment mourir de rire, j’aime énormément ses BD depuis le début. Il a une grande sensibilité, un ton très juste dans sa façon de décrire le genre humain avec une simplicité dans laquelle je me retrouve très souvent. Avec Fabcaro, on côtoie le comique et le drame en permanence, on flirte aussi avec l’absurde lorsqu’il dépeint notre société avec humour et cynisme. Bref, iI me touche beaucoup.
Un jour, j’ai donc pris mon courage à deux mains et je l’ai contacté en lui demandant s’il accepterait de venir prêter quelques traits à notre projet.
C le Mag : Visiblement, il a accepté !
BEKAR: Eh oui ! c’était une sacrée surprise pour nous ! Je lui ai donné les pistes que nous avions autour de ce casse-tête yiddish teinté d’humour et de tragédie. Un genre que connaît et maîtrise parfaitement Fabcaro ! Il a fait plusieurs essais et je les ai tous aimés !  Le choix fut donc difficile… mais nous y sommes arrivés !
C le Mag : C’était une première pour Fabcaro cette pochette d’album ?
BEKAR : Oui, d’ailleurs il a été très humble, très modeste, car c’était une épreuve pour lui aussi, il espérait être à la hauteur. Je peux vous dire qu’il était très largement à la hauteur !!
C le Mag : D’autres projets avec lui dans le futur ?
BEKAR : Nous n’en avons pas parlé. Pour l’instant nous sommes concentrés sur la sortie de l’album. Mais, bien évidemment, j’aurais grand plaisir à retravailler avec lui.

C le Mag : Pour en revenir à votre prochain concert à Montpellier au Rockstore (le samedi 7 novembre à partir de 19h), c’est un tournant ? une consécration ?
BEKAR : Oui, c’est une date importante, c’est la première fois que le Rockstore ouvre ses portes uniquement pour Bekar et les imposteurs. C’est une soirée entièrement dédiée au groupe. Nous l’organisons et choisissons les invités qui interviendront sur scène etc. A ce propos, nous vous promettons de nombreuses surprises avec, entre autres, des choristes, une clarinettiste, un accordéoniste, un saxophoniste, un danseur et un joueur de ukulélé, … et en première partie, nous aurons le plaisir d’accueillir un jeune groupe de Bédarieux « Bande à Part ».
C le Mag : Un joli moment en perspective ! C’est une belle façon d’annoncer au public votre dernier album…
BEKAR : Oui, pour ceux qui nous connaissent déjà et qui connaissent nos morceaux par cœur, on a voulu leur offrir quelque chose de nouveau et de festif et pour ceux qui vont nous découvrir, de partager avec nous une grande fête musicale !

C le Mag : Des concerts de prévus après le Rockstore ?
BEKAR : Nous avons prévu un mois de concerts qu’on appelle les concerts « Déconcentrés de sortie d’album » à Perpignan, Narbonne, en Ardèche et même à Lyon…
C le Mag : Merci Bekar, bonne route et à l’année prochaine 😉 !

www.bekar.fr

Par C le MAG