Bermejo

Old

Film de M. Night Shyamalan (USA)
Avec : Gael García Bernal, Vicky Krieps, Rufus Sewell…

Genre : Thriller, Fantastique, Horreur
En salles le 21 juillet 2021

Liberté retrouvée, gestes barrières (euh, bon passons !), la plage, la montagne, le farniente, les repas entre amis, les restos, les boites de nuit (en fait, je ne sais pas vraiment), etc… et le CINÉ !

Après la disette, c’est l’opulence. L’été sera chaud pour les “professionnels de la profession (cf JL Godard)”. Entre reports, re-reports, reprises et nouveautés, on ne sait plus à quelle toile se vouer. Ok, il y en a pour tous les goûts, il y a du bon et forcément du moins bon, mais la bourse risque de chauffer si vous voulez vous faire quelques séances de rattrapage. 

Alors dans ce barnum de réalisateurs-trices, d’acteurs-trices, de genres, etc., les vacances approchant à grands pas, quoi de plus évident que de s’intéresser au dernier film de Shyamalan. Évidemment, le calibre du réalisateur a un peu joué dans mon choix ! De plus, dans son propos n’y aurait-il pas comme une métaphore de ce qui nous attend si nous nous laissons aller à la vie d’avant en transgressant les consignes de sécurité sanitaire encore en vigueur ? Bien sûr, dans le film le trait est quelque peu forcé (heureusement pour nous !). M. Night serait-il visionnaire ou simple hasard ? “Il n’y a pas de hasard”, parait-il. Phrase que me surinent régulièrement quelques proches. Théorie à laquelle je n’adhère pas forcément. Je penche plus pour coïncidence ou synchronicité. Bref…

Adapté du roman graphique Château de sable de Pierre Oscar Levy et Frederik Peeters, le sujet peut rappeler L’étrange histoire de Benjamin Button (Brad Pitt) en sens inverse. Button rajeunissait au point de finir en fœtus et dans Old les protagonistes vieillissent jusqu’à devenir poussière en quelques heures. Certes, Button avait un peu plus de temps devant lui mais dans les deux cas, c’est “moyennement” cool !

Shyamalan a écrit le scénario en s’inspirant plus que librement du roman dixit les auteurs (pas contents ?). Souhaitons que la sauce prenne et que l’on retrouve le grand metteur en scène qui nous a fait bien flipper dans quelques-unes de ses précédentes réalisations. 

En commençant, ça va de soi, par Le 6e sens. Film culte référence qui a fait pas mal d’émules (Les autres, L’orphelinat). Suivront les bons (ou très bons) : Incassable, Signes, Le Village, Split, les moins bons (ou bof !) : La jeune fille de l’eau, Phénomènes, Le Dernier maître de l’air, After Earth, The visit et le “je ne l’ai pas vu” : Glass

Côté casting, la star mexicaine Gael Garcia Bernal (Amours chiennes, Neruda), l’excellent Rufus Sewell qui a trop peu de premiers rôles (Chevalier, Father) et Vicky Krieps (Le dernier Vermeer, De nos frères blessés, Serre-moi fort). 

Bonnes vacances, bons films et méfiez-vous des panneaux (ou autres documents publicitaires) signalant une quelconque interdiction, on ne sait jamais.

Prenez soin de vous !

Par Claude Bermejo

Brooklyn Affairs

Film de Edward Norton (USA). Avec : Edward Norton, Willem Dafoe, Bruce Willis, Alec Baldwin…

  • Genre : Policier, Drame
  • Durée : 2 h 25.
  • Sorti en salles le 04 décembre 2019

Résumé : New York dans les années 1950. Lionel Essrog, détective privé souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette, enquête sur le meurtre de son mentor et unique ami Frank Minna. Grâce aux rares indices en sa possession et à son esprit obsessionnel, il découvre des secrets dont la révélation pourrait avoir des conséquences sur la ville de New York… Des clubs de jazz de Harlem aux taudis de Brooklyn, jusqu’aux quartiers chics de Manhattan, Lionel devra affronter l’homme le plus redoutable de la ville pour sauver l’honneur de son ami disparu. Et peut-être aussi la femme qui lui assurera son salut…

L’avis : Enfin le revoilà dans un premier rôle ! Il est l’un des acteurs les plus talentueux de la génération 1990 et pourtant depuis presque 10 ans, il n’apparaît que dans des seconds rôles, intéressants certes, notamment Moonrise Kingdom, Birdman, mais seconds rôles toutefois.

Interprète caméléon, aussi convaincant en rebelle néo-nazi (American History X) qu’en prêtre “amoureux” (Au nom d’Anna), pour son retour en haut de l’affiche, il ne fait pas dans la facilité. Jouer un détective (bon ça OK) mais atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, fallait oser. Le danger étant de tomber dans la caricature. Pour un film qui ne fait pas dans la dentelle, même carrément noir, la crédibilité des personnages est impérative pour cueillir le spectateur. 

M. Norton, j’espère que vous assurez grave ! En même temps, cher Edward, vous avez écrit le scénario, d’après le roman Motherless Brooklyn de Jonathan Lethem, et vous l’avez même réalisé. N’étant pas suicidaire, artistiquement parlant, tout du moins j’ose le croire, je suppose que le risque du ridicule ne vous a pas échappé. Vous n’allez pas rater votre 2e réalisation après tant d’années de disette que vos fans, dont je fais partie, ont vécues. Nous n’avons pas oublié Peur primale, Les Joueurs, Fight Club, The Score, La 25e heure, Dragon rouge, Braquage à l’italienne, Le Voile des illusions, L’Illusionniste, Le Prix de la loyauté et même L’Incroyable Hulk, etc. Alors, nous comptons sur vous !

De plus, non seulement vous avez pris le temps de peaufiner votre projet (10 ans !!!) mais côté casting, vous vous êtes plutôt bien entouré. Bruce Willis, Willem Dafoe et Alec Baldwin, acteurs poids lourds que l’on ne présente plus. Donc, si avec tous ces paramètres en votre faveur, vous avez gâché votre retour parmi ceux qui comptent dans l’industrie du 7e art par une “Touretterie” mal négociée, je vous raye de la liste de mes acteurs préférés.

Allez, je croise les doigts en espérant que l’affaire sera bonne ! 

Bonne fêtes à toutes et à tous !

Par Claude Bermejo

Hors Normes

Bruno et Malik vivent depuis 20 ans dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes. Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés «d’hyper complexes». Une alliance hors du commun pour des personnalités hors normes.

Un film signé Nakache/Toledano ça ne se rate pas ! Ca se savoure, ça se déguste et ça laisse à jamais une trace indélébile dans notre boite à émotions de cinéphile. Alors, Hors normes  sera-t-il a contrario dans la norme des films du duo, à savoir un grand moment de ciné ? Perso, j’ai confiance.

J’ai vu toute leur filmo, zéro déception. Mon avis allant de très, très, très bon, en passant par très, très bon à très bon, je suis plutôt serein quant à la qualité de leur travail.

Si leur genre de prédilection est la comédie, ils ont su le décliner en sous-genres avec virtuosité. Comédie franchouillarde, comédie sociale et même comédie dramatique. A ce propos, Hors Normes  a été présenté en clôture du festival de Cannes 2019. Pas si mal pour une première sélection ! La « Comédie, comédie » se retrouvant rarement sur la croisette, je sens déjà la « larmette » poindre entre deux vannes bien senties.  

Amis de longue date, ils se sont connus à 18 ans en bossant dans la même colonie de vacances. Et depuis, pas d’Éric sans Olivier, ou inversement, sur une affiche de salle obscure. Gageure dans un milieu ou les égos sont surdimensionnés et les flatteries parfois nauséabondes. 

En une quinzaine d’années, ils ont réalisé sept longs métrages. Les six précédents, classés par ordre de préférence, étant : Côté casting, Vincent Cassel qu’on ne présente plus, Reda Kateb (Un prophète, Hippocrate, Django, Le Chant du loup) et Alban Ivanov (Les Mythos, Le Sens de la fête, Walter, Inséparables). Intouchables (2011), Le Sens de la fête (2017), Nos jours heureux (2006), Tellement proches (2008), Je préfère qu’on reste amis (2005)  et Samba (2014). 

Côté histoire, les réalisateurs ont choisi un sujet d’actualité, l’insertion et l’accompagnement de jeunes en difficultés, qui plus est autistes, par des associations trop souvent sans moyens financiers et sans reconnaissance des pouvoirs publics. Pour davantage de réalisme, les acteurs ont joué avec des non professionnels et de jeunes ados autistes. Sujet grave qui met en lumière les bénévoles, les travailleurs sociaux et les professionnels de la santé qui se battent au quotidien pour ne pas laisser au bord de la route ces cas « Hors normes ».

Avec leur talent pour nous toucher en plein cœur à force d’humanité, d’amour, d’humour, de personnages meurtris, ronchons mais à l’âme si belle, les deux potes nous aurons concocté, à n’en pas douter une œuvre forte qui ira tout droit dans notre boite à émotions.Dustin Hoffman et Tom Cruise se taillent un belle part question autisme (Rain Man de Barry Levinson), alors pourquoi pas Cassel et Kateb ? Bon film.

Par CLAUDE BERMEJO