Critiques

En Corps

Film de Cédric Klapisch (France) Avec Marion Barbeau, Hofesh Shechter, Pio Marmaï, François Civil…

Genre : Comédie dramatique – Durée : 1 h 57 – En salles le 30 mars 2022

Elise, 26 ans est une grande danseuse classique. Elle se blesse pendant un spectacle et apprend qu’elle ne pourra plus danser. Dès lors sa vie va être bouleversée, Elise va devoir apprendre à se réparer… Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre.

Gilets jaunes, Covid, Ukraine, etc. etc. etc… 2018, 2019, 2020, 2021, 2022 ? Que du bonheur ! Alors quand tout va mal, que les galères s’accumulent comme l’a si bien écrit et chanté Stromae, “Alors, on danse”. Le hasard (ou pas ?) faisant bien les choses, Cédric Klapisch nous propose un film sur la danse.

Sur la danse, ok, mais pas que. Comment, après un accident de la vie, la danse (ou qu’importe la passion) peut nous accompagner sur le long chemin de la résilience. Donc, au début du printemps prochain, saison de la renaissance de la nature et, j’espère du fond du cœur, de “l’humanité de l’Homme”, nous allons pouvoir savourer ces images de vie(s) filmées par un grand cinéaste passé maître dans l’art de les capter. 

Depuis ses premiers films, “Riens du tout”, “Le péril jeune”, en passant par “L’auberge espagnole”, “Les poupées russes”, jusqu’à “Ce qui nous lie” et “deux moi”, tout est bon chez lui, il n’y a rien à jeter. Pourquoi cela changerait-il ?

Passionné par la danse classique depuis son jeune âge, Klapisch porte en lui le projet de réaliser un film de fiction autour de la danse. En revanche, il mettra en scène acteurs professionnels et vrais danseurs. Pas question d’avoir des doublures, comme dans les films d’action, pour les séquences de danse.

Fort de plusieurs captations de ballets pour l’Opéra de Paris et autres compagnies, son envie devient de plus en plus pressante. Seul hic, avant d’écrire, il lui faut trouver la personne sur laquelle s’appuiera son scénario.

Finalement, ce sera Marion Barbeau, première danseuse à l’Opéra de Paris. Elle n’a jamais fait de cinéma mais qu’importe, il est bluffé par son naturel et sa spontanéité. Il n’y a plus qu’à…

Une histoire de “danses”, de reconstruction, d’amour, bref, un film sur la vie.

Outre une compagnie de danseurs professionnels, des acteurs et pas des moindres complètent son casting.

Denis Podalydès qu’on ne présente plus, Pio Marmaï (Le premier jour du reste de ta vie, Ce qui nous lie, La fracture…), François Civil (Ce qui nous lie, Deux moi, Le chant du loup…) et Muriel Robin.

Enfin, un long métrage sur la danse aux antipodes des mièvreries pour ados, certes avec parfois de super chorégraphies, dont le scénar tient sur un timbre-poste. Il est beau, elle est belle, ils se détestent, ils s’affrontent lors de battles, soudain une étincelle et hop, ils se marièrent et eurent… Mais qu’importe, il paraît que les films de danse rapportent pas mal de pépètes aux studios de ciné. 

Souhaitons que les gains ne soient pas inversement proportionnels à leur qualité.

Par Claude Bermejo

Matrix Resurrections

Film de Lana Wachowski (USA) Avec : Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Jada Pinkett Smith…

Genres : SF, Action – Durée : 2 h 28 – En salles le 22 décembre 2021

Dix-huit ans après les événements de Matrix Revolutions, Thomas A. Anderson (alias Neo) ne se souvient plus de rien et mène une vie d’apparence normale à San Francisco. Il se rend régulièrement chez un psychiatre à qui il raconte ses rêves étranges et qui lui prescrit des pilules bleues. Après la réapparition de visages familiers et en quête de réponses, Neo repart à la recherche du lapin blanc. Il rencontre un certain Morpheus, qui lui offre le choix entre rester dans la Matrice et prendre son envol.

Neo est de retour. Bonne nouvelle pour les millions de fans de la Matrice qui n’osaient espérer une suite. En même temps, faut dire que dans le 3ème volet Matrix Revolutions ce cher Neo meurt, dont acte. Eh bien non, la magie du cinéma et l’imagination sans limites des scénaristes nous font le coup de Jésus ressuscité. Eh oui, l’Histoire se répète. Hélas, trop souvent dans la vraie vie mais ceci est une autre “histoire”.

Donc Neo is back, tout comme Trinity également morte dans un accident d’atterrissage, il me semble.

Mais bon, mort virtuelle, mort réelle, en grattant un peu, l’Élu et la consœur ont forcément droit à une seconde chance et cette chère Lana Wachowski n’a pas boudé son plaisir à écrire le 4ème opus. Il aura fallu quasi 20 ans mais le bébé est là et, croisons les doigts, bien là. Pour une fois que nous avons un “super héros” (en fait Neo peut être considéré comme tel) qui n’est pas issu de Marvel ou de DC Comics, il y a de quoi se réjouir. 

Si la saga originelle Matrix a révolutionné le film de SF par ses scènes d’actions démentes et ses effets spéciaux très spéciaux, notamment le “Bullet Time” (effet de ralenti extrême avec le visuel de la trajectoire d’une balle), souhaitons que ce 4ème volet nous en mette également plein les yeux.

Cependant, l’informatique depuis 20 ans a tellement évolué que les réalisateurs vont de surenchère en surenchère pour nous scotcher sur nos fauteuils et finalement faire de nous des quasis blasés de toutes prouesses SFX. Alors pour nous enfoncer encore plus profond dans nos coussins, va falloir que la Matrice frappe fort, très fort. (Euh, Monsieur Cameron, pensée émue et Avatar, la suite c’est quand vous voulez !)

Aux commandes, réalisation et écriture, nous retrouvons Lana Wachowski (Bound, Matrix 1, 2 et 3, Speed Racer, la série Sense8…) sans sa sœur Lilly occupée par d’autres projets. Même à 50 %, j’ai confiance, il y a du savoir-faire !

Devant la caméra, les anciens (ou les originaux) sont de retour : Keanu Reeves, qu’on ne présente plus (vous savez, le fameux John Wick !), Carrie-Anne Moss (Trinity dans Matrix 1, 2 et 3, Memento, la série Jessica Jones…), Jada Pinkett Smith (Niobe dans Matrix 2 et 3) et même Lambert Wilson. Hélas, Laurence Fishburne (Morpheus) et Hugo Weaving (Agent Smith), personnages importants de la saga, manquent à l’appel. Ainsi va la vie…

Et bien sûr les petits nouveaux (que je ne connais pas !) : Yahya Abdul-Mateen II (la série Watchmen, Candyman), Neil Patrick Harris (la série How I Met Your Mother) et Jessica Henwick (la série Iron Fist) pour prêter main-forte aux vétérans ! 

Bref, 20 ans après, la trilogie Matrix est devenue un classique du cinéma de SF et même carrément du cinéma tout court. Sa résurrection saura-t-elle en faire une icône du 7ème art ? L’avenir nous le dira. Quoique dès le 22 décembre, nous aurons déjà une petite idée. Faut dire que, dans un autre domaine, j’entends bien, ça a plutôt bien marché… Bonnes et Heureuses Fêtes de fin d’année.

Par Claude Bermejo

Eiffel

Film de Martin Bourboulon (France) Avec Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps…

Genre : Drame, Biopic, Comédie – Durée : 1 h 49 Sortie : le 13 octobre 2021

Enfin, il arrive sur les écrans. Et il en aura fallu du temps ! Outre plusieurs sorties repoussées, pour cause de pandémie, le film contant les pérégrinations de Gustave Eiffel pour réaliser sa création la plus folle aura mis 24 ans pour arriver dans nos salles obscures. 

312 m (à l’origine, la tour la plus haute jamais construite par l’homme) de pur génie, un des monuments les plus célèbres du monde et pourtant peanuts, pas un seul long métrage (de fiction) sur sa genèse et son géniteur. Évidemment, dans un nombre incalculable de films de tous pays, elle apparaît, soit pour symboliser Paris, la France, soit pour servir de décor lors de scènes d’action pour le moins impressionnantes.

Heureusement, une jeune écrivaine, Caroline Bongrand, alors âgée de 30 ans, a des envies de cinéma et se balade de sociétés de production en studios de ciné pour présenter ses scénarios. Après moult refus, elle se souvient de son doudou de ses 6 ans, une tour Eiffel. Bingo, nous sommes en 1997 et proposant l’histoire de ce monument sous forme de romance, elle signe un contrat pour l’écriture du projet. Super, oui mais non ! Plus de 20 ans de péripéties, scénarios réécrits, trop coûteux, réalisateurs ok puis pas ok, acteurs, actrices, producteurs qui défilent, bref, une espèce de Dallas au pays du cinoche. Et puis les planètes s’alignent et le tournage démarre en août 2019. Hélas, les planètes foirent quelque peu leur alignement et paf, en pleine poire, une pandémie et un confinement mettent à nouveau en stand-by voire en danger le projet.   

Galère quand tu nous tiens ! Mais non, l’équipe est tenace, solidaire et le clap de fin du dernier jour de tournage résonnera.

Derrière la caméra, un réalisateur qui n’a que 2 films à son actif (Papa ou maman 1 & 2). Perso, je ne les ai pas vus et ne jugerai donc pas son travail. D’après mes lectures à son sujet, monsieur hyper compétent, audacieux et surtout qui a la confiance de ceux qui mettent les pépètes. Tant mieux !

Devant la caméra, c’est une autre histoire puisque pour incarner Eiffel qui mieux que Romain Duris. Acteur que j’adore avec une gouaille bien de chez nous (avec parfois quelques envolées lyriques à la Bébel), un côté bateleur et une image de rebelle, caractères qui correspondent au personnage, et bien sûr un charisme évident. Pour la demoiselle, il en fallait bien une puisqu’il s’agit non seulement d’une fresque historique mais également d’une romance “romanesque” à la hauteur du projet. Une actrice “franglaise” (d’outre-manche par sa maman) pour interpréter Adrienne, une bourgeoise bordelaise ??? Mais bon, à sa décharge, elle a vécu en France jusqu’à ses 17 ans ! Emma Mackey, vu dans la série “Sex Education” dans laquelle elle excelle dans le rôle d’une punk rebelle et qui correspondrait au tempérament de ladite Adrienne. A voir !

La construction de la tour a également connu de nombreux aléas avant d’être érigée au cœur de l’Exposition Universelle de Paris en 1889 et devenir l’emblème totémique de notre pays. Souhaitons que le film ait une aussi belle aura.

Ah et pour la petite histoire, mythe ou réalité, la forme de la tour serait un A comme l’initiale du prénom de l’amour de sa vie. Oui, c’est beau…

Par Claude Bermejo

Old

Film de M. Night Shyamalan (USA)
Avec : Gael García Bernal, Vicky Krieps, Rufus Sewell…

Genre : Thriller, Fantastique, Horreur
En salles le 21 juillet 2021

Liberté retrouvée, gestes barrières (euh, bon passons !), la plage, la montagne, le farniente, les repas entre amis, les restos, les boites de nuit (en fait, je ne sais pas vraiment), etc… et le CINÉ !

Après la disette, c’est l’opulence. L’été sera chaud pour les “professionnels de la profession (cf JL Godard)”. Entre reports, re-reports, reprises et nouveautés, on ne sait plus à quelle toile se vouer. Ok, il y en a pour tous les goûts, il y a du bon et forcément du moins bon, mais la bourse risque de chauffer si vous voulez vous faire quelques séances de rattrapage. 

Alors dans ce barnum de réalisateurs-trices, d’acteurs-trices, de genres, etc., les vacances approchant à grands pas, quoi de plus évident que de s’intéresser au dernier film de Shyamalan. Évidemment, le calibre du réalisateur a un peu joué dans mon choix ! De plus, dans son propos n’y aurait-il pas comme une métaphore de ce qui nous attend si nous nous laissons aller à la vie d’avant en transgressant les consignes de sécurité sanitaire encore en vigueur ? Bien sûr, dans le film le trait est quelque peu forcé (heureusement pour nous !). M. Night serait-il visionnaire ou simple hasard ? “Il n’y a pas de hasard”, parait-il. Phrase que me surinent régulièrement quelques proches. Théorie à laquelle je n’adhère pas forcément. Je penche plus pour coïncidence ou synchronicité. Bref…

Adapté du roman graphique Château de sable de Pierre Oscar Levy et Frederik Peeters, le sujet peut rappeler L’étrange histoire de Benjamin Button (Brad Pitt) en sens inverse. Button rajeunissait au point de finir en fœtus et dans Old les protagonistes vieillissent jusqu’à devenir poussière en quelques heures. Certes, Button avait un peu plus de temps devant lui mais dans les deux cas, c’est “moyennement” cool !

Shyamalan a écrit le scénario en s’inspirant plus que librement du roman dixit les auteurs (pas contents ?). Souhaitons que la sauce prenne et que l’on retrouve le grand metteur en scène qui nous a fait bien flipper dans quelques-unes de ses précédentes réalisations. 

En commençant, ça va de soi, par Le 6e sens. Film culte référence qui a fait pas mal d’émules (Les autres, L’orphelinat). Suivront les bons (ou très bons) : Incassable, Signes, Le Village, Split, les moins bons (ou bof !) : La jeune fille de l’eau, Phénomènes, Le Dernier maître de l’air, After Earth, The visit et le “je ne l’ai pas vu” : Glass

Côté casting, la star mexicaine Gael Garcia Bernal (Amours chiennes, Neruda), l’excellent Rufus Sewell qui a trop peu de premiers rôles (Chevalier, Father) et Vicky Krieps (Le dernier Vermeer, De nos frères blessés, Serre-moi fort). 

Bonnes vacances, bons films et méfiez-vous des panneaux (ou autres documents publicitaires) signalant une quelconque interdiction, on ne sait jamais.

Prenez soin de vous !

Par Claude Bermejo

Chaos walking

Film de Doug Liman (USA) Avec : Tom Holland, Daisy Ridley, Mads Mikkelsen… Genre : SF, Action  Durée : 1 h 49 En salles le 16 juin 2021

Dans un futur proche, les femmes ont disparu. Le monde de Todd Hewitt n’est habité que par des hommes, et tous sont soumis au Bruit, une mystérieuse force qui révèle leurs pensées et permet à chacun de connaître celles des autres. Lorsqu’une jeune femme, Viola, atterrit en catastrophe sur cette planète, elle s’y retrouve en grand danger… Todd jure de la protéger, mais pour réussir, il va devoir révéler sa force intérieure et percer les sombres secrets qui étouffent son monde…

Le chaos en marche, ça ne s’invente pas ! Bon, chaos n’est peut-être pas le mot idoine pour qualifier la période “quelque peu” trouble que nous traversons (mon optimisme me perdra !), mais il faut reconnaître que c’est tout de même le grand bazar. Alors, en quête d’un film pour ma rubrique ciné, tombé sur ce titre, après un rictus mi-moqueur, mi-étonné, je me suis dit banco, je le tiens. Clics par ci, clics par là et paf, re-rictus mi-moqueur, mi-étonné. Ce film est du pain béni en cette époque “formidable” que nous vivons. Non seulement, il y a quelque chose de gentiment prémonitoire dans le titre mais en plus le postulat du scénario est un pied de nez au chamboulement sociétal qui occupe le devant de la scène médiatique ces derniers temps. Évidemment, l’intolérable ne doit plus être toléré et la gent féminine a tout mon soutien mais point trop n’en faut. L’amalgame est un chemin risqué !

Bref, venons-en au fait, l’histoire se déroule dans un monde sans femmes. Adieu #MeToo et tous ses dérivés, bonjour #MecToo. Forcément ça bugge également entre mâles. Et puis un jour, tombée du ciel, arrive une femme dans cet univers testostéroné. J’imagine ou plutôt je vous laisse imaginer…

Qui n’a pas connu l’arrivée d’une demoiselle dans une bande de quelques potes pourtant si soudée : Le chaos ! LOL. Sincèrement, il est vrai que nous pouvons devenir très cons !!!

Mais revenons au film. Saga dystopique (terme très en vogue qui définit un univers futuriste où “tout le monde il est méchant” contrairement à un univers utopique où “tout le monde il est gentil”) adaptée du livre “La voix du couteau”, premier roman de la trilogie éponyme de l’auteur américain Patrick Ness. Evidemment, si succès il y a, suivront les tomes 2 & 3 : Le cercle et la flèche et La guerre du bruit. Gros carton mondial en librairie au demeurant.

Aux manettes, Doug Liman, réalisateur habitué aux blockbusters qui affolent le Box-Office. Alors…

À son palmarès conséquent, nous trouvons, La mémoire dans la peau, Mr. & Mrs. Smith, Jumper… Devant la caméra un acteur qui assure grave, Mads Mikkelsen (Pusher 2, Polar, Drunk), Tom Holland (Le nouveau Peter Parker dans Spider-Man) et Daisy Ridley (Rey dans Star Wars depuis 2015). 

Évidemment, la date de sortie est informelle. Par les temps qui courent, prévoir est du ressort d’une bonne lecture dans le marc de café plutôt que le résultat de statistiques mathématiques éprouvées.

Prenez soin de vous !

Par Claude Bermejo

Adieu les cons

Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans.
Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

Depuis maintenant quelques décennies nous avons appris à « Sortir Couvert ». Qui aurait pu imaginer que ce slogan serait une 2ème fois d’actualité, pour, il est vrai, une autre partie de notre anatomie, et transformerait une bonne moitié de l’humanité en bipèdes inexpressifs. A quand un beau sourire de bienvenue à notre endroit ?

Alors dans ce chaos médico-politico-médiatique du je sais que je ne sais pas, il nous reste, à nous les amoureux du 7ème art, ce lieu du rêve sans contrainte : les salles obscures avec cet immense pan de mur sur lequel nos regards vagabondent. Vive le ciné !


Pour faire la nique à cette saleté de virus, tout du moins pendant une paire d’heures, le cinéma déjanté, drôle, irrévérencieux, corrosif, tendre (et oui également !) du singulier Dupontel est, sans hésitation aucune, le remède parfait.

Fan depuis la première heure, notamment de son Rambo ou de son passage du Bac, je n’ai raté aucun de ses films. Pourquoi commencerais-je ?

De « Bernie » (un classique) à « Au revoir là-haut » (un chef-d’œuvre) en passant par « Le Créateur », « Enfermés dehors, « Le Vilain » et « 9 mois ferme », perso, il m’est difficile de faire un classement. Mais finalement à quoi bon, quand on aime, on ne « classe » pas ! Bon, j’avoue, j’ai un petit faible pour Maniette, la maman du Vilain dans le film éponyme, personnage burlesque quasi cartoonesque interprété magistralement par Catherine Frot. Mais hormis quelques scènes ou personnages, puisés ça et là dans sa filmographie que je pourrais citer comme mes préférés, je suis client inconditionnel de son univers hors des sentiers battus du cinéma hexagonal.

Effectivement, son humour féroce et décalé de ses premiers sketches, que l’on retrouve évidemment dans ses réalisations, ne laisse pas indifférent. C’est son fonds de commerce et le consensus, à entendre ses propos, n’est pas son fort. Donc pas de juste milieu, on aime ou on n’aime pas !   

Alors « Adieu les cons » ! Mais qui sont ces cons ? Ceux qui n’adhèrent pas à l’artiste qu’il est, ceux qui pourrissent la vie de tout un chacun, ceux qui ne comprennent rien à rien, ceux qui ne doutent de rien, ceux qui feraient mieux que les autres mais qui n’ont rien fait quand ils le pouvaient, ceux qui disent « il fallait… » après coup, ceux qui ne savent pas qu’ils sont forcément le con de quelqu’un, ceux qui le sont tellement qu’ils ne s’en rendent même pas compte, etc. bref, ça fait du monde ! Et le pire dans tout ça c’est que, comme le disait le grand Georges, « Quand on est con, on est con ». Même pas de vaccin !!!

Côté casting, outre les habitués Nicolas Marié et Philippe Uchan (3ème film avec Dupontel pour tous les deux), l’incontournable et charmante Virginie Efira fait désormais partie de la bande à Albert. Efira que l’on ne présente plus tellement elle est à l’affiche. Depuis une dizaine d’années, elle tourne en moyenne 3 films par an. A part Depardieu ou Deneuve, je ne vois pas qui fait mieux. 

Voilà, tellement évident pour moi de courir voir cette histoire de cons que je n’ose même pas imaginer que ce soit « une histoire à la con » ! Bon film et sortez couvert.

Par Claude Bermejo