Adieu les cons

Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans.
Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

Depuis maintenant quelques décennies nous avons appris à « Sortir Couvert ». Qui aurait pu imaginer que ce slogan serait une 2ème fois d’actualité, pour, il est vrai, une autre partie de notre anatomie, et transformerait une bonne moitié de l’humanité en bipèdes inexpressifs. A quand un beau sourire de bienvenue à notre endroit ?

Alors dans ce chaos médico-politico-médiatique du je sais que je ne sais pas, il nous reste, à nous les amoureux du 7ème art, ce lieu du rêve sans contrainte : les salles obscures avec cet immense pan de mur sur lequel nos regards vagabondent. Vive le ciné !


Pour faire la nique à cette saleté de virus, tout du moins pendant une paire d’heures, le cinéma déjanté, drôle, irrévérencieux, corrosif, tendre (et oui également !) du singulier Dupontel est, sans hésitation aucune, le remède parfait.

Fan depuis la première heure, notamment de son Rambo ou de son passage du Bac, je n’ai raté aucun de ses films. Pourquoi commencerais-je ?

De « Bernie » (un classique) à « Au revoir là-haut » (un chef-d’œuvre) en passant par « Le Créateur », « Enfermés dehors, « Le Vilain » et « 9 mois ferme », perso, il m’est difficile de faire un classement. Mais finalement à quoi bon, quand on aime, on ne « classe » pas ! Bon, j’avoue, j’ai un petit faible pour Maniette, la maman du Vilain dans le film éponyme, personnage burlesque quasi cartoonesque interprété magistralement par Catherine Frot. Mais hormis quelques scènes ou personnages, puisés ça et là dans sa filmographie que je pourrais citer comme mes préférés, je suis client inconditionnel de son univers hors des sentiers battus du cinéma hexagonal.

Effectivement, son humour féroce et décalé de ses premiers sketches, que l’on retrouve évidemment dans ses réalisations, ne laisse pas indifférent. C’est son fonds de commerce et le consensus, à entendre ses propos, n’est pas son fort. Donc pas de juste milieu, on aime ou on n’aime pas !   

Alors « Adieu les cons » ! Mais qui sont ces cons ? Ceux qui n’adhèrent pas à l’artiste qu’il est, ceux qui pourrissent la vie de tout un chacun, ceux qui ne comprennent rien à rien, ceux qui ne doutent de rien, ceux qui feraient mieux que les autres mais qui n’ont rien fait quand ils le pouvaient, ceux qui disent « il fallait… » après coup, ceux qui ne savent pas qu’ils sont forcément le con de quelqu’un, ceux qui le sont tellement qu’ils ne s’en rendent même pas compte, etc. bref, ça fait du monde ! Et le pire dans tout ça c’est que, comme le disait le grand Georges, « Quand on est con, on est con ». Même pas de vaccin !!!

Côté casting, outre les habitués Nicolas Marié et Philippe Uchan (3ème film avec Dupontel pour tous les deux), l’incontournable et charmante Virginie Efira fait désormais partie de la bande à Albert. Efira que l’on ne présente plus tellement elle est à l’affiche. Depuis une dizaine d’années, elle tourne en moyenne 3 films par an. A part Depardieu ou Deneuve, je ne vois pas qui fait mieux. 

Voilà, tellement évident pour moi de courir voir cette histoire de cons que je n’ose même pas imaginer que ce soit « une histoire à la con » ! Bon film et sortez couvert.

Par Claude Bermejo

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