Les Désaxés de Dominique Hennebaut

La critique par GED

L’avertissement en couverture, tout comme le titre d’ailleurs, est clair : « si vous tenez à votre peau, assurez-vous de ne jamais croiser leur chemin ». Et l’auteur et l’éditeur n’ont pas tort de prévenir, parce que la galerie de personnages présentée par Marilyn et Johnny Fury regorge de salopards de la pire espèce et de timbrés notoires. Jugez du peu : Jimmy adore tabasser le frêle Eddy, Harry aime pourrir la vie de son épouse Leslie, la grand-mère de Keny a une franche tendance à la mythomanie, Gloria tyrannise et fait systématiquement tourner son amant en bourrique, Diego aurait dû comprendre qu’il ne faut jamais dire jamais, l’institutrice Miss Ross a une curieuse façon de professer, Thomas Richmond revisite l’esprit de Noël à sa manière tandis que la maman d’Ignatus n’a pas grand respect pour le corps du “Christ” quand elle l’a sous la main malgré une dévotion des plus fanatique. Délicieusement noires, ces courtes histoires ne manquent ni d’humour cruel ni de dialogues efficaces – on verrait bien ça sur un écran – tandis que le dessin, narquois et dans un esprit proche du pulp / comics à l’ancienne, croque brillamment les frappadingues et les pourritures. On note aussi de nombreuses références cinématographiques. Et si les lecteurs de la revue Aaarg! en connaissent déjà la teneur, les amateurs de bande dessinée déjantée auront plaisir à les voir réunies dans ce recueil soigné, à noter qu’en bonus des dessins pleine page séparent les chapitres, n’hésitez pas à jeter un œil là-dessus !

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