livre

Chronique(s) de nulle part

Livre - Starsky Rica Chroniques

de Starsky, Rica et Tocco

« Alors je me suis dit qu’on en avait rien à foutre de comment finissent les histoires. C’est comment elles commencent qui nous importe ». Rédacteur en chef de la revue marseillaise Aaarg ! dont on a déjà parlé dans ces pages, Pierrick Starsky se voit obligé, quand un auteur se désiste au dernier moment, de remplacer une bande dessinée au sommaire. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, c’est donc un de ses propres récits, qu’il garde dans un coin de la tête depuis un moment, qu’il propose au dessinateur Rica. Ainsi naît Un pays quelque part, le premier chapitre de ces sombres Chroniques. Le travail du duo est si complémentaire que les récits suivants, qui se recoupent quelquefois, sont créés avec ce même résultat d’évidence : quelle réussite dans la noirceur et la violence des climats des nouvelles qui sont superbement mis en images par le dessin en noir et blanc puissant de Rica, puis par les couleurs de Tocco, choisies par celui-ci après mûre réflexion ! Les récits se déroulent dans un endroit que l’on situerait dans le Nord où les vies brisées, la misère sociale ambiante et une météo maritimo-grisâtre ne sont pas là pour remonter le moral vacillant des habitants de l’estuaire. Pour certains « royaume de la crasse, des rats et des faits divers dégueulasses », on y trouve pourtant une force humaine prête à être libérée face à un destin qui ne fait pas de cadeau et qui mérite bien de temps en temps que quelqu’un lui fasse un pied de nez, voire pire.

Par Ged

PERFIDA de JAMES ELLROY

Perfida de James Ellroy

Perfida de James Ellroy


Noundidiou ! L’infâme James Ellroy entame un nouveau Quatuor de Los Angeles ?! Même si le projet semble trop ambitieux pour être honnête, en voilà une bonne nouvelle qui promet de grands moments de lecture !! Perfidia nous informe que la belle Kay (remember Le Dahlia noir) a eu un passé mouvementé lors de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941, laquelle va faire se manifester chez les américains les pires réflexes racistes contre leurs résidents nippons (qui vont pour la plupart finir internés dans des camps pendant toute la durée de la guerre, et dont les propriétés vont devenir l’enjeu de sombres magouilles entre flics véreux et nervis mexicains) mais qui ne leur font pas oublier pour autant leur éternelle bataille pour le pouvoir que se livrent par exemple différents officiers de police quand en plus de faire régner un ordre très relatif, ils se retrouvent à devoir s’occuper de la fameuse “cinquième colonne” et d’un quadruple meurtre de citoyens également d’origine japonaise.

« Les grands événements provoquent une perte de mémoire collective. […] tout le monde se contrefout que quatre Japonais soient retrouvés morts le jour où nous déclarons la guerre au Japon »… Pas si sûr, car le chimiste du LAPD Hideo Ashida va prendre de gros risques pour découvrir la vérité pendant que Kay joue les indics dans les milieux pro-communistes, évidemment visés aussi par les services de police sur les dents. Ellroy livre encore un livre très (trop ?) dense et d’une grande noirceur. YES !

Par Ged

JOBLARD, L’HYGIÈNE DE LA VERMINE

Il est de retour ! La première ne l’a pas laissé indemne, sa seconde aventure va entre-autres prouver à Joblard qu’on ne peut pas avoir raison à tous les coups. Ainsi déclare-t-il : « Le jour où je serai au centre de quelque chose c’est qu’il y aura quatre planches autour ». FAUX. Car c’est au beau milieu d’une hécatombe de clochards en plein cœur de la capitale qu’il se retrouve, et soupçonné de meurtres en plus, alors que dans une crise fulgurante entre lucidité et gueule de bois, notre sac à vin préféré venait juste de décider d’arrêter de picoler. Voilà comment l’existence remercie les efforts… Mais il faut bien reconnaître aussi qu’entouré comme il est de branquignols de compétition comme Grand Max et l’Ingé’, les bonnes résolutions ne peuvent pas vraiment durer des siècles. Et puis bon, par les temps tristounets qui courent (on conseille instamment à tout “pizzamaniaque” d’éviter la “We are the world”, un exemple que le bio n’est pas toujours très bon pour la santé), un verre est quelquefois plus sûr qu’un plat préparé. En attendant, si des fois dans la vie ça ne va pas terrible, il reste tout de même des potes pour vous “diabler” du pageot au zinc. Si ça c’est pas une preuve d’amitié ?! Tout n’est donc pas perdu, et Jean-Marc Royon nous livre encore un roman entre noir, polar et comédie que l’on verrait bien adapté pour la téloche ou le cinéma, un truc entre le Poulpe, Boulevard du Palais et San Antonio. En attendant que ça se fasse – ou pas – on n’est pas contre un p’tit digeo sous la forme d’un troisième.