Initiative Centre Hérault

Projet, prêt, suivi : I. C. haut !

Entrepreneurs : Osez, avec l’aide d’Initiative Centre-Hérault !

Un réseau, un esprit : tels sont les maîtres-mots qui ont conduit fin 1999 à la création de la plateforme « Initiative Centre Hérault » (association 1901) qui s’est donnée pour but d’aider les personnes désirant créer, reprendre ou développer une entreprise sur le Pays Cœur d’Hérault. Et ceci grâce à l’octroi de prêts à taux 0 %. Avec le partenariat des chambres consulaires (CCI et Chambre des Métiers), Initiative Centre Hérault mène donc un travail important sur le territoire.

En cette période de chômage intensif, avec une courbe qui ne veut décidément pas s’inverser, malgré un très léger frémissement, nombreuses sont les personnes désirant s’en sortir en créant leur propre entreprise, qu’il s’agisse d’auto-entreprise, de création d’un commerce ou d’un métier artisanal. Mais ceci passe naturellement, à un moment ou à un autre, par un problème pécuniaire, car tous n’ont pas la chance de pouvoir investir au moins une partie de leurs économies pour se lancer dans l’aventure. C’est donc pour venir en aide aux plus défavorisés d’entre eux qu’Initiative Centre Hérault a décidé de les soutenir.
Ainsi que nous l’a confié Jean-Luc Barral, président d’Initiative Centre Hérault, « notre action porte sur trois points. En premier lieu, nous désirons permettre aux entrepreneurs de réfléchir sur leurs projets. A ce stade, nous sommes là pour les aider lors du montage de leur projet, ou pour les orienter vers un partenaire. En second lieu, nous leur proposons un prêt d’honneur afin de pallier leur manque de fonds propres. Enfin, nous suivons la bonne marche de leur entreprise, afin d’éviter leur isolement. Et naturellement, tous ces services sont sans frais, même en cas de reprise d’une entreprise ».
Telle qu’elle se présente actuellement, cette plateforme se trouve dans le droit fil des Plateformes Initiatives Locales (PFIL) qui ont fêté en 2015 leur trentième anniversaire, et qui étaient alors organisées par le bassin d’emploi. A Lodève, une telle plateforme avait vu le jour, fin des années 90, soutenue par le sous-préfet Antoine Pichon.

Des prêts à taux ZERO
Une fois son projet prêt, ce qui peut demander plusieurs mois, le futur entrepreneur doit venir le présenter devant un Comité d’agrément, composé d’experts bénévoles : chefs d’entreprise, banquiers, experts-comptables,… bref de professionnels représentatifs du monde économique local. Il s’agit donc avant tout de conseillers. D’ailleurs, pour être sûrs de ne pas être récupérés, les politiques sont exclus de ce Comité d’agrément. Après expertise, le (futur) entrepreneur peut se faire accorder un prêt d’honneur et/ou un prêt Nacre, les deux prêts pouvant d’ailleurs être cumulés.
Comme nous l’a précisé Laurette Delplanque, chargée de mission à Initiative Centre Hérault, « c’est grâce à la constitution d’un Fonds de prêts, alimenté en majeure partie par la Caisse des Dépôts, le Conseil régional, le Conseil départemental, voire accessoirement par les Communautés de communes,…. mais aussi par des fonds privés, que nous pouvons accorder ces prêts qui sont de deux sortes : le prêt “Nacre”, constitué de Fonds d’État, qui s’adresse en priorité aux demandeurs d’emploi, aux bénéficiaires du RSA et aux jeunes de moins de 26 ans ; le prêt “d’honneur” destiné aux personnes créant, reprenant ou développant leur activité sur notre territoire ».
Actuellement, on estime que 200.000€ à 250.000€ sont ainsi distribués par an. En tout état de cause, les prêts à taux 0 % peuvent être associés à un financement bancaire professionnel. Ce qui permet de dire que l’effet levier est de 11 (pour 1€ prêté, les banques en prêtent 11€). Jusqu’à présent, le Conseil général, devenu depuis lors Conseil départemental, permettait de financer une partie de ces prêts à hauteur de 35 %. Mais depuis peu, leur compétence au niveau des aides aux entreprises n’est plus de leur ressort, celle-ci dépendant désormais de la Région. Or, si la nouvelle Région décidait de ne pas prendre le relais, l’existence même d’Initiative Centre Hérault risquerait de se voir compromise. Sauf si les Communautés de communes acceptent de s’investir davantage, car elles en ont aussi la compétence. Or, jusqu’à présent, certaines d’entre elles ont montré un certain désintérêt à cet égard, diminuant même leurs aides financières, déjà souvent très modestes, au fil des années.

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Et pourtant, si l’on se rapporte aux résultats de ce réseau de financement et d’accompagnement des entrepreneurs pour la période de 2000 à 2015, on ne peut que constater l’efficacité d’Initiative Centre Hérault. Au cours de ces 15 années d’existence, sa plateforme peut en effet se targuer d’avoir accueilli 1416 projets. Parmi ceux-ci, 388 dossiers ont été présentés en Comité d’agrément et 347 ont été financés sous forme de prêts à taux 0 %. C’est ainsi que pendant cette période, Initiative Centre Hérault a octroyé 1.930.625€ de prêts d’honneur sans intérêt ni garantie afin de renforcer les fonds propres des créateurs et repreneurs d’entreprises. Ces prêts d’honneur ont été attribués par territoire, soit à hauteur de 40 % dans le Clermontais, de 37 % dans la Vallée de l’Hérault et de 23 % dans le Lodévois-Larzac. Mais dans le même temps, et comme conséquence directe de ces prêts d’honneur, des prêts bancaires y ont été associés, pour un montant global de 20.973.470€.
Cela va sans dire que ces aides ont permis la création ou la maintenance de 725 emplois, ceux-ci étant passés de 13 en l’an 2000 à 104 en 2015.
Actuellement, l’association vient en aide à une quarantaine d’entreprises par an. Mais, selon Jean-Luc Barral, « l’idéal serait de passer à 60. Nous en avons les moyens »
Concernant les entrepreneurs, le président insiste également sur la nécessité de les intégrer, autant que faire se peut, à un réseau d’entrepreneurs. « Ceci leur permet de ne pas se sentir isolés. Lors de rencontres conviviales, organisées par Club “E”, en partenariat avec les chambres consulaires, ils peuvent ainsi échanger avec d’autres entrepreneurs sur leurs affaires, leurs difficultés ou leurs bonnes idées. Grâce à ces moments d’information et de partage d’expériences, ils rencontrent des chefs d’entreprise expérimentés susceptibles de les faire accéder à leurs propres réseaux ».
Autant de bonnes raisons supplémentaires pour ne pas hésiter à faire le pas, en créant, reprenant ou développer sa propre entreprise.
Par Bernard Fichet