De Santiago de Boris Quercia
« Quelle horreur, la culpabilité. C’est comme si dans ta tête, il y avait un autre type, meilleur que toi, qui te jette à la figure toutes les saloperies que tu as faites. Et tu traînes des pieds pendant que l’autre type te bouffe la tête. De quoi devenir taré ». Pas de quoi être très heureux pour Santiago Quiñones, comme si ça ne suffisait pas de se coltiner une sale réputation dans les rangs de la police et de perdre petit à petit sa femme dont il a du mal à se passer ; il décide d’aider son beau-père à mourir contre son gré pour apprendre ensuite, contre toute attente, que sa vieille mère l’adorait… Du coup il s’abandonne volontiers à la drogue que le boulot met sur son chemin, quitte à friser l’état de junkie mais tout dégénère soudain quand un groupuscule présumé d’extrême droite commence à tuer des immigrés, Santiago part en croisade dans une sorte de quête pour la rédemption… Boris Quercia a écrit là un excellent roman écrit à la première personne, très sombre et au vocabulaire vif et juste, qui fait suite à un autre publié aussi chez Asphalte où figurait déjà le sieur Quiñones (Les Rues de Santiago). Pour finir sur une question : non mais c’est quoi cet exergue au-dessus du titre ? C’est fort moche en tout cas même si ça épargne l’impression d’un énième et inutile bandeau…
Par Guillaume Dumazer