A priori, vu la panade dans laquelle elle vivote depuis toujours, on ne sait pas trop pourquoi la belle María devrait refuser les propositions de Pablo quand il lui soumet un plan diabolique : entraîner des hommes à prendre de la scopolamine dans le but de leur soutirer du pognon une fois qu’ils seront dans les vapes ; elle s’exécutera malgré le danger. Andrés le peintre de son côté semble posséder un don de médium, avec son pinceau il “voit” les maux desquels mourront ses modèles. La confession d’un homme effraie grandement un prêtre (dont le célibat est décidément un problème à régler) : il devine une aura maléfique chez lui : bien vu, il finit par massacrer sa famille après en avoir avoué le projet ; bientôt c’est une possédée qui se tient sur sa route, puis un tueur en puissance… c’est vrai, beaucoup de souffrances lient ces trois personnages mais pas que ça… La Bête tapie dans l’ombre guette aussi… Mendoza livre ici un excellent récit, certes parfois glaçant, mais fourmillant de clins d’œil au cinéma, de beaucoup de références à la peinture et aussi à la musique, la playlist de l’auteur est d’ailleurs à découvrir à la fin du volume comme d’habitude chez Asphalte. Et dire que l’histoire de Satanas émane d’évènements réels… Kent Anderson filmé par Cimino et Friedkin dans des décors du Caravage. Paf.
Par Guillaume Dumazer