Mina est un oiseau

de Emma Robert et Gwendal Blondelle

Aborder le spectre mouvant de l’autisme avec son enfant n’est pas une mince affaire, on le savait déjà avant de tomber sur ce livre et même avec une si belle œuvre destinée au public jeunesse (mais pas que ?), elle trouve inquiétant le fait de ne pas savoir ce qui se passe vraiment dans la tête de Mina, qu’on ne puisse pas déterminer clairement le pourquoi du comment chez chacun des êtres humains sur la Terre. Les dessins de Gwendal Blondelle sont pourtant superbes, le texte d’Emma Robert pudique et poétique à la fois, il accomplit de plus sa mission de faire naître une idée sans cliché d’un mal, du moins d’un état, qui reste très mystérieux pour celui qui en est exclu, c’est-à-dire tout le monde ou presque. Sans parler des préjugés que notre époque laisse circuler comme autant de nuages toxiques virtuels. Mina est un oiseau exprime et illustre très bien les deux facettes d’un monde mental alternativement cocon et espace sombre et agité, d’où la porte vers l’extérieur est ici le dessin où Mina excelle à y décrire, peut-être, sa passion pour la nature. Et en prenant des exemples de l’école, en faisant remarquer la justesse des expressions du visage de Mina, l’enfant saisit au fur et à mesure à la fois la détresse du personnage mais aussi que se blottir contre un cœur aimant guérit bien des plaies.

Par Guillaume Dumazer

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