De Frédéric Paulin
Le capitaine de police Luchaire est retrouvé proprement égorgé dans un abattoir breton. Le commandant Barzac, vieux renard de l’IGPN (ou police des polices), est sur le coup mais ne tarde pas à saisir la complexité du dossier malgré une vie personnelle pour le moins chamboulée. Si tous les soupçons se portent un temps sur un groupe violent de jeunes défenseurs de la cause animale, des évènements successifs impliquent petit à petit des sphères bien moins passionnées par la vie que par l’argent, éternel maître du monde le doigt bien placé sur le bouton rouge. Un roman avec un tel titre et qui plus est introduit par les SMITHS (remember : Meat is murder) ne peut pas prendre par surprise. Frédéric Paulin y rappelle la condition des animaux de viande au sein d’une société sans cesse en quête de plus de productivité déshumanisée, aborde son récit-prisme-coup-de-poing facette après facette afin de délivrer – non sans messages sous-jacents au passage – le dénouement tant attendu. Un récit fort sombre et haletant à la forme agréable et dont l’auteur nous conforte sans cesse dans l’idée qu’on tient là une sacrée bonne plume. [interview vidéo recueillie au FIRN 2018 à découvrir sur nawakulture.fr pour les curieux qui veulent en savoir plus].
Par Guillaume Dumazer