Film de Clint Eastwood (USA). Avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Dianne Wiest… Genre : Drame, Biopic – Sortie en salles : le 23 janvier 2019
Le résumé :
À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d’être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.
Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un «supérieur» chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à lui : l’agent de la DEA Colin Bates est plus qu’intrigué par cette nouvelle «mule».
Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre…
L’avis :
Il est de retour ! Le grand Clint est de retour devant la caméra. 6 ans après Une nouvelle chance et pas moins de 4 films à la réalisation (Jersey Boys, American Sniper, Sully et Le 15h17 pour Paris), l’acteur reprend du service. 88 ans, une grande carcasse quelque peu dégingandée mais toujours ce visage émacié qui depuis les westerns spaghettis en passant par l’incontournable inspecteur Harry a fait les beaux jours d’Hollywood et de la Warner en particulier. Belle aubaine pour les fans dont je fais partie. Souhaitons que ce ne soit pas son dernier rôle. En effet, il y a quelques années, il avait annoncé son désir de ne plus jouer la comédie pour se consacrer exclusivement à la mise en scène. Mais virus quand tu nous tiens… Faut dire qu’incarner un passeur de drogues de 87 ans qui a vraiment existé, ce n’est pas banal.
Bref, l’acteur et le réalisateur pour le même prix, ça ne se rate pas. D’autant plus que les deux se bonifient avec le temps. Qui n’a pas pris une claque avec Gran Torino et un uppercut avec American Sniper. L’acteur est magnifique d’humanité dans le premier et dans le deuxième, il renvoie aux couches culottes tous les jeunots qui se la pètent à grands coups d’effets spéciaux dans leurs films d’actions où émotion rime avec zéro frisson.
Et ce n’est pas tout. Malgré son grand âge, Monsieur dégaine de la pellicule (je sais, out les bobines, bonjour le numérique mais c’est plus cool pour la forme) plus vite que son ombre (faut dire que…) ce qui n’est pas pour déplaire aux producteurs (dont lui d’ailleurs). L’adage soutient que vite et bien ne vont pas ensemble, fallait une exception, Clint est arrivé. Impitoyable, Mystic River, Million Dollar Baby et tellement d’autres.
Mais revenons à La Mule ! Le scénario est tiré d’un article de presse qui relatait les faits, véridiques donc, d’un presque nonagénaire (Leo Sharp) qui pour se sortir du pétrin passait en douce de la farine spéciale. Leo a travaillé durant 7 ans pour un cartel avant d’être arrêté et condamné en 2014 à 3 ans de prison. Il est décédé en 2016. Pas de souci, ce n’est pas un « spoiler », le film est librement inspiré de la vie de Sharp.
Quitte à repasser devant la caméra autant partager le plateau avec des comédiens que l’on apprécie. Clint ne s’est pas privé. Bradley Cooper, le « sniper américain » qui est le plus gros succès au Box-Office d’Eastwood. Laurence Fishburne Mystic River, Michael Peña Million Dollar Baby et Alison Eastwood, sa fille qui a tourné avec son papa notamment dans Bronco Billy, Les pleins pouvoirs et Minuit dans le jardin du bien et du mal.
Espérons que La Mule nous fera passer… un bon moment de ciné !
Bonnes fêtes.
Par Claude Bermejo