Atlas des pays qui n’existent plus

de Bjørn Berge

Toujours dans la série de “ceusses” qui aiment à citer le mot rare et susciter l’exotisme “lucifère” les soirs d’ennui, ce livre-là est aussi un plaisir de lecture absolu, surtout quand la bonne vieille madeleine est au menu ! Car c’est au travers d’une imposante collection de timbres-poste que votre non-serviteur, désolé pour l’autobiographie passagère, croisa jadis les premières fois la majorité de ces noms (étranges et désuets mais tellement charmants) avant que les livres d’histoire-géographie qui s’empilèrent ensuite partout dans la maison parentale ne complètent la soif d’informations supplémentaires obligatoires. Ce joli atlas exhume cinquante noms gisant désormais entre les quatre planches du passé, en livre l’histoire parfois mouvementée et pittoresque sur un ton qui ne manque ni d’humour ni d’érudition, et on en vient presque à regretter, malgré des naissances quasi-systématiquement synonymes de malheurs pour les autochtones, la disparition de l’État Libre de Fiume, de Cap Juby, d’Iquique, du Mandchoukouo ou des Îles Caroline (et leur monnaie de pierre !), juste pour les couleurs corto-tintinesques qu’inspiraient ces contrées éloignées (ou pas tant que ça) de la bien morne vie d’un monde depuis longtemps en suspension au-dessus de crises et de peurs grisâtres comme tout.

Par Guillaume Dumazer

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