Inséparables

Mika, un petit escroc, a fait un rapide tour en prison, où il a fait la connaissance de “Poutine”, un détenu cinglé et imprévisible. Sitôt sa peine purgée, il décide de repartir à zéro et de refaire sa vie. Alors qu’il s’apprête à épouser la fille d’un riche homme d’affaires, son passé le rattrape : Poutine débarque sans prévenir ! Mika va vite réaliser qu’on ne se débarrasse pas aisément d’un tel boulet… 

Pour une rentrée en douceur, disons sans prise de tête, mais toutefois allègre, adieu nuits blanches ou grasses matinées, quoi de plus adéquat qu’une petite comédie bien déjantée. Fini les vacances, alors plutôt que de faire la gueule (ça accentue les rides) autant faire travailler nos zygomatiques (c’est bon pour le moral). Cependant, hormis les raisons (bonnes) citées en préambule, il y en a une plus perso qui est la présence d’Alban Ivanov en haut de l’affiche. Humoriste et acteur talentueux, il excelle dans les personnages de bougons au grand cœur ou de gros lourdingues ingérables. J’adore ce comédien. J’ai en mémoire son rôle de serveur dans Le Sens de la fête d’Eric Toledano et Olivier Nakache qui m’a fait mourir de rire. Avec sa voix rauque et son allure bonhomme à la Jacques Villeret, le cinéma français tient là sa nouvelle perle comique. Cher Alban (Les Mythos, Le Grand Bain, Walter, Les Bonnes Intentions), je compte sur vous pour ne pas me faire mentir ! Même votre brève intervention dans le clip de la chanson “Chocolat” de Lartiste est remarquable, alors…

Pour donner le change à l’incontrôlable Poutine incarné par Ivanov, Ahmed Sylla alias Mika devra assurer grave. J’ai découvert Sylla dans l’excellent biopic L’Ascension, la véritable histoire d’un jeune de banlieue qui quitte sa cité pour gravir les 8 848 m de l’Everest. Humoriste reconnu avec deux “One Man Show” à son actif (A mes délires, Avec un grand A), il s’attaque maintenant aux salles obscures (Goal of the Dead, Chacun pour tous, Le dindon). 

La touche féminine est assurée par Judith El Zein (Le Prénom, Supercondriaque, Papa ou maman, Marseille, Walter)

Inséparables est le deuxième long métrage de Varante Soudjian qui, après quelques courts métrages, a aiguisé son sens de la comédie en réalisant des programmes pour la TV (Groland, Action discrète, Scènes de ménages, En famille, Access). Sa première réalisation Walter, sortie en salles en mars 2019 a fait un score honorable au BO (375000 entrées). Avec déjà ce cher Alban, inénarrable en casseur du dimanche à la tête d’une bande de pieds nickelés qui va se faire atomiser par Walter, un vigile pas très commode. Film fort sympa que je vous conseille pour les mêmes raisons que celles citées précédemment. 

Donc au programme, deux acteurs qui montent et un scénario qui utilise les ficelles du “Buddy Movie” en associant deux personnages dont les personnalités sont diamétralement opposées. Genre filmique très en vogue dans les années 80 avec notamment les incontournables 48 hrs. et L’arme fatale. Le ressort comique étant évidemment axé sur le contraste entre les protagonistes. Si à la base le “Buddy Movie” est exploité dans le genre policier, le principe se décline ensuite en comédie pure. Dans l’hexagone le duo Depardieu / Richard (La Chèvre, etc.) en est l’exemple type. Mais finalement l’idée n’est pas si nouvelle, Gérard Oury, entre autres, utilisait déjà le tandem improbable de Funès / Bourvil (La Grande Vadrouille, Le Corniaud).

Bonne rentrée et bon film ! 

Film de Varante Soudjian (France). Avec Ahmed Sylla, Alban Ivanov, Judith El Zein… Genre : Comédie – Durée : 1 h 34 – Sortie en salles : le 04 septembre 2019

Par Claude Bermejo

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