Les Filles du soleil

Film de Eva Husson (France). Avec Golshifteh Farahani, Emmanuelle Bercot… Genre : Drame – Durée : 1 h 55 – Sortie en salles : le 21/11/2018

Le résumé :
Au Kurdistan, Bahar, commandante du bataillon Les Filles du soleil, se prépare à libérer sa ville des mains des extrémistes, avec l’espoir de retrouver son fils. Une journaliste française, Mathilde, vient couvrir l’offensive et témoigner de l’histoire de ces guerrières d’exception. Depuis que leur vie a basculé, toutes se battent pour la même cause : la femme, la vie, la liberté.

Le pari :
Non, Weinstein, MeToo ou encore BalanceTonPorc, ton mec, ton voisin ou qui tu veux n’y sont pour rien ! Juste une BA, un regard, une phrase et l’émotion qui monte, qui fait se dresser les poils et se dire p… mais c’est le moyen-âge. Tous ces “mâles” qui au nom d’une vaste fumisterie profitent d’un obscurantisme ambiant (et arrangeant) pour aliéner la femme, la mettre au rang d’une vulgaire femelle soumise à leur bon vouloir. STOP ! Ce film, je l’espère, malgré l’horreur ou plutôt les horreurs qu’il nous jette en pleine poire, va me faire du bien. Jusqu’où vont aller ces filles du soleil, vont-elles faire pencher la balance ? Je le souhaite. Et si au passage, elles font quelques eunuques en coupant leurs orgueilleux et prétentieux appendices ce ne sera que justice jubilatoire. Allez les filles, courage et tranchez dans le vif !
L’idée du film est venue à la réalisatrice après la lecture d’un papier d’une ½ page relatant les récits de femmes captives qui avaient pris les armes après s’être échappées. Si toutes les filles du monde… Et si enfin le voile tombait, si toutes les aberrations ancestrales perpétrées à l’encontre de la gente féminine éclaboussaient et bousculaient nos consciences, nos acquis reptiliens, et si nous repartions du bon pied, du même piédestal pour il et elle. Le chemin sera, hélas, long, très long. Mais même si ce film n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de la bêtise humaine (pour rester poli), un jour une goutte fera déborder le vase et alors toutes les filles du monde…
Merci Mme Husson, j’avoue ne pas connaître votre filmo, je m’y penche de ce clic, mais oui, vraiment merci pour ces 2 mn de BA qui m’ont secoué. Hâte de voir les 113 autres. Effectivement, ce n’est que votre 2e long-métrage. Ceci expliquant cela. Donc, après une première réalisation déjà controversée Bang Gang – 2015, s’inspirant de faits réels, sur les mœurs légères d’une bande d’ados de province, vous avez eu envie de donner une vision cinématographique féminine de l’héroïne. Celle qui prend son destin en main, qui relève la tête, qui bouscule les conventions, qui s’émancipe du joug phallocrate. Il est vrai que dans le 7e art, tout comme en grammaire, le masculin l’emporte. Et un réalisateur qui filme une femme ne pointe pas son objectif comme une réalisatrice. Je l’avais déjà remarqué ! Attention toutefois de ne pas tomber dans l’effet inverse en mettant en scène un pamphlet pour féministe radicale.
Félicitations également puisque le Festival de Cannes vous a choisi pour représenter la France en sélection officielle. Qui a dit : « Organisateurs opportunistes » ?
Côté casting, Emmanuelle Bercot, actrice (Polisse, Mon Roi), prix d’interprétation à Cannes pour Mon Roi , et réalisatrice (La Tête haute, La Fille de Brest). Golshifteh Farahani (Les Deux amis, Les Malheurs de Sophie, Santa et Cie, Le Dossier Mona Lina) actrice iranienne (star dans son pays) qui s’est exilée en France après des déboires avec les autorités iraniennes suite à une apparition sans le voile lors de la promotion de Mensonges d’Etat – 2008 de Ridley Scott. Comme quoi… Bref, les filles du soleil ne peuvent qu’annoncer un jour nouveau. Forcément !

Par Claude Bermejo

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