Adieu, Palmyre

Adieu, Palmyre de Dominique Fernandez et Ferrante Ferranti

La critique de Guillaume Dumazer
« Dans un voyage, c’est la première émotion qui compte, la rencontre personnelle des lieux. Il sera bien temps, rentré chez soi, de se documenter. Les doctes font un travail inestimable, mais nous empêchent d’éprouver par nous-mêmes. L’émerveillement commence par un choc physique. Le plus ignare, à Palmyre, était saisi par la grandeur du paysage, les alignements de colonnes émergeant comme en plein jour de l’obscurité, la pâleur du ciel qui restait lumineux une fois le soleil éteint ».

À l’annonce de la destruction d’une grande partie de la mythique cité de Palmyre, les auteurs de ce livre, qui tient par son ton du guide amoureux, ont réuni leurs connaissances et leurs souvenirs ainsi que de nombreuses photographies magnifiques d’un lieu sûrement perdu pour toujours à cause de la profonde débilité du fanatisme religieux ou politique qui de tout temps frappera les vestiges du passé dans une furie aveugle de tabula rasa. Que penserait aujourd’hui Zénobie, mythique souveraine arabe de Palmyre, qui osa tenir tête à l’empire romain d’Aurélien, des iconoclastes au burin et surtout à la masse, qui usurpent aujourd’hui le pouvoir au nom d’un dieu qui décidément a bon dos ? Elle ne pourrait que se ranger à l’avis de l’auteur : « les religions, quelles qu’elles soient, n’ont été que trop souvent des prétextes à persécution. Sous l’évangile d’amour et de paix, elles ont propagé la haine et la guerre ». Et anéanti Palmyre.

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